Des sueurs froides en série
Entre corruption, radicalisme et vengeance, portrait-robot d’une nouvelle saison dans le roman noir
L’auteur à surveiller
Ahmed Tiab. Pour donner la mort,
tapez 1 (Éditions de l’Aube) est déjà le quatrième livre de ce professeur musicien de jazz d’ origine maghrébine installé dans le sud de la France depuis les années 1990. On le lit pour son style, sa façon très particulière de cadrer ses histoires, sa connaissance profonde des sociétés méditerranéennes et surtout pour ses personnages. Ici, un commissaire de police et son assistant, arabe et gai, tentent de mettre au jour une filière reliée à la mouvance islamiste dans les cités autour de Marseille.
Le polar québécois à découvrir
Poudreries, le deuxième roman d’Éloïse Simoncelli-Bourque publié chez Fides. L’héroïne de son premier livre (Crachin), la journaliste Élisa Morinelli, mène ici une enquête de fond sur l’industrie pharmaceutique et sera amenée à se pencher aussi sur l’assassinat d’un neuropsychiatre survenu sur le mont Saint-Bruno. Comment les deux affaires sont-elles liées? Là est la question.
Le polar scandinave à ne pas manquer
ADN d’Yrsa Sigurdardottir, qui paraît ce mois-ci chez Actes Sud, raconte l’assassinat d’une mère sans histoire devant sa petite fille muette. On connaît déjà l’écriture nerveuse, le penchant pour l’étrange et les situations inextricables de l’auteure qui a cartonné l’an dernier avec le très prenant Piégée chez Métailié. Et aussi parce qu’il n’y a pas qu’Arnaldur Indridason dans ce coin du globe, et que «ce thriller machiavélique et glaçant» vient tout juste d’être retenu comme meilleur roman policier de l’année au Danemark et en Islande.
Le polar étranger attendu
Il faudra être patient et attendre jusqu’au printemps pour lire le nouveau thriller de R. J. Ellory, Les fantômes de Manhattan (Sonatine). Audelà des facéties de l’auteur, l’écriture d’Ellory est toujours une surprise renouvelée et personne ne tisse les histoires comme il sait le faire. Ici, le roman repose sur une libraire new-yorkaise un peu nostalgique qui se voit remettre un manuscrit qui changera le cours de sa vie.
L’objet étrange de la rentrée
L’été de Katya de Trevanian chez Gallmeister. Pour le style inclassable et l’aura de mystère qui entoure cet écrivain remarquable qui a publié plusieurs livres sous plusieurs pseudonymes avant de dévoiler sa véritable identité; il serait mort en 1987 puis en 2005. Après Main, qui se passe à Montréal dans les années 1970, cette nouvelle parution est plantée en pleine Belle Époque au Pays basque — où l’auteur aurait vécu — et raconte une histoire d’amour illustrant d’abord la diversité de son talent.