Jouer dans le trafic maritime
Tout sur les remorqueurs, ces petits tocsons qui font les quatre temps sur le Saint-Laurent
Pierre Niquet s’était promis un jour de régner en maître sur les eaux du fleuve Saint-Laurent. Aujourd’hui capitaine de l’Océan Pierre Julien, il pilote l’un des appareils au coeur de la sympathique série documentaire Remorqueurs du Saint-Laurent qui fait la part belle à ceux et à celles qui remorquent, escortent, draguent et cabotent, de même qu’à ceux qui réparent et fabriquent ces tocsons des mers.
La série débute en croisant des histoires parallèles entre le fleuve, quelques ports et le chantier maritime de L’Isle-aux-Coudres. Si elles sont toutes intéressantes, certaines manquent de contextualisation, ce qui rend le récit décousu par moments. On glane tout de même une foule d’informations, certaines donnant le tournis: chaque année, 120 millions de tonnes de marchandises transitent sur un fleuve qui ne dort jamais.
Les images soulignent ici une ligne d’horizon époustouflante, là un fleuve prodigieusement beau. La machine toute de muscles d’acier n’est pas en reste; elle roule ses mécaniques avec ostentation, qu’elle soit sur le fil de l’eau ou calée au chantier. Mais ce sont ceux qui la manipulent avec grand soin qui gonflent les voiles de cette série un peu monomaniaque.
Dur de ne pas fondre quand Martin Barrette, un matelot fraîchement diplômé, cite spontanément Hemingway pour expliquer sa passion pour ce métier d’aventurier, dur mais si vivant. À défaut d’être taillé pour faire de même, on se plie volontiers au plaisir de les regarder se mesurer aux titans des eaux. Remorqueurs du Saint-Laurent Canal D, mercredi, 19h