Le Devoir

Quatre millions en indemnités de départ pour les anciens élus montréalai­s

La somme versée à chacun des 41 ex-élus est calculée en fonction du salaire annuel et du nombre d’années de service

- KARL RETTINO-PARAZELLI

Les élus municipaux de Montréal qui ont mordu la poussière lors de l’élection du 5 novembre dernier ou qui ont choisi de quitter la politique ne sont pas partis les mains vides. Au total, près de 4 millions de dollars seront versés à 41 ex-élus, 11 d’entre eux touchant plus de 150 000 $.

La liste officielle des indemnités de départ et de transition versées aux élus dont le mandat a pris fin en 2017, que vient de dévoiler la Ville de Montréal, nous apprend que plusieurs politicien­s sortants empocheron­t d’importante­s sommes.

L’ex-mairesse d’arrondisse­ment de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Anie Samson, est celle qui recevra le montant le plus important, et de loin. Elle touchera une indemnité de départ de 133 524 $ et une indemnité de transition de 151 190 $, pour un total de 284 714 $.

Les indemnités sont calculées en fonction du salaire annuel et du nombre d’années de service. Mme Samson touchera donc des sommes élevées en raison des fonctions qu’elle cumulait au sein de l’administra­tion du maire Coderre et de ses nombreuses années de vie politique.

«J’ai passé 23 ans au sein de la Ville de Montréal», avait-elle expliqué en novembre dernier sur les ondes du 98,5 FM, lorsque le Journal de Montréal avait estimé le montant des indemnités de départ et de transition des anciens élus. «Je n’ai pas droit au chômage. C’est du travail sept jours, sept soirs semaine. La vie privée prend le bord. Pendant 23 ans. Ce qui m’est donné, ce n’est pas moi qui l’ai décidé. C’est régi par la loi. »

Coderre derrière Chitilian

Harout Chitilian, l’ancien vice-président du comité exécutif, empochera 197 634 $, tandis que l’ex-maire Denis Coderre touchera 193 874$. L’ancien membre du comité exécutif Richard Bergeron (186 537 $) et l’ex-conseiller municipal Jean-Marc Gibeau (184 519$) tiennent le 4e et le 5e rang.

La Loi sur le traitement des élus municipaux prévoit que l’indemnité de départ correspond au salaire moyen d’une période de deux semaines, multiplié par le nombre d’années de service (depuis le 1er janvier 1992). La somme reçue ne peut pas dépasser le salaire annuel de l’année précédant le départ.

L’indemnité de transition est pour sa part calculée en multiplian­t le salaire d’une période de trois mois par le nombre d’années de service. Là encore, elle ne peut pas excéder le montant du salaire annuel de l’ancien élu.

Nombreuses controvers­es

Les indemnités de départ et de transition ont fréquemmen­t soulevé la controvers­e, d’abord parce qu’elles sont versées même si un élu décide de quitter la politique pour prendre sa retraite. C’est par exemple le cas de l’ancien maire de l’arrondisse­ment Ahuntsic-Cartiervil­le Pierre Gagnier, âgé de 82 ans, qui touchera 150 514 $ après avoir choisi l’automne dernier de mettre fin à son parcours politique.

L’indemnité de départ de 267 923 $ touchée en 2013 par Michael Applebaum, qui a par la suite été reconnu coupable de corruption, a aussi fait grincer des dents. En mai dernier, la Ville de Montréal a entrepris des procédures judiciaire­s pour recouvrer les quelque 160 000 $ de l’indemnité de transition. Jusqu’à maintenant, l’ancien maire de Montréal a refusé de rembourser cette somme.

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INFOGRAPHI­E LE DEVOIR Les dix indemnités de départ les plus élevées, selon les données de la Ville de Montréal

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