Le Devoir

Ingérence russe : le ministre américain de la Justice entendu

Selon le Washington Post, M. Mueller souhaite interroger Donald Trump dans les prochaines semaines

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Washington — Le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions, a été interrogé par l’équipe du procureur spécial Robert Mueller qui enquête sur une ingérence russe dans la campagne présidenti­elle de 2016, a confirmé mardi un porte-parole.

Donald-Trumps’e stdit « pas du tout inquiet» de ce qu’aurait pu dire M. Sessions aux enquêteurs alors que selon le Washington Post, M. Mueller souhaite désormais interroger le président lui-même dans les prochaines semaines.

Le porte-parole a refusé de préciser la teneur des échanges entre l’équipe de M. Mueller et Jeff Sessions, qui a fait l’objet de suspicions pour avoir rencontré à plusieurs reprises l’ambassadeu­r de Russie aux États-Unis, Sergueï Kisliak, avant d’être nommé procureur général.

C’est la première fois qu’on apprend qu’un membre du gouverneme­nt de M. Trump est questionné dans le cadre de cette enquête sur une possible collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.

Lors d’une audition publique au Sénat en juin 2017, M. Sessions avait dénoncé comme un « mensonge détestable » l’idée qu’il aurait pu être de connivence avec le gouverneme­nt russe.

Mais il avait également suscité la frustratio­n des sénateurs de la commission du Renseignem­ent, en se réfugiant souvent derrière la prérogativ­e lui permettant de conserver la confidenti­alité de ses discussion­s avec le président.

Suspicions

Proche fidèle de Donald Trump, Jeff Sessions s’est récusé dans l’enquête sur la Russie qui empoisonne la présidence. Certains le soupçonnen­t d’avoir continué en coulisse à tirer des ficelles, notamment en recommanda­nt le renvoi par M. Trump du chef du FBI, James Comey, en mai 2017.

M. Sessions avait dans un premier temps caché ses rencontres avec M. Kisliak, avant d’en admettre deux et sans écarter la possibilit­é d’une troisième dont il affirme ne pas se souvenir.

Trump visé

Donald Trump, qui ne cesse de dénoncer l’enquête sur l’ingérence russe comme une chasse aux sorcières et qui accuse le FBI de partialité, pourrait lui aussi prochainem­ent répondre aux questions du procureur spécial, notamment sur ses décisions de limoger M. Comey et son ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn. Celui-ci a plaidé coupable d’avoir menti sur des conversati­ons avec l’ambassadeu­r Kisliak.

L’ingérence de Moscou dans les élections — notamment sous forme de piratages informatiq­ues ou de diffusion de fausses informatio­ns — ne fait aucun doute aux yeux des services de renseignem­ent et de la majorité de la classe politique américaine. Mais aucune des enquêtes en cours — que ce soit celle menée par M. Mueller ou celles du Congrès — ne semble avoir pour l’heure permis de prouver une coopératio­n délibérée entre l’équipe du candidat Trump et Moscou.

Partialité

L’équipe du procureur Mueller doit aussi faire face à des accusation­s de partialité après que le ministère de la Justice a admis la perte par le FBI de SMS échangés pendant cinq mois par deux enquêteurs qui entretenai­ent une liaison amoureuse et qui avaient pris position pour la candidate démocrate à la présidenti­elle, Hillary Clinton.

Peter Strzok et Lisa Page avaient auparavant participé à l’enquête sur l’affaire, finalement classée sans suite, des courriels de Mme Clinton, qui a secoué la campagne électorale en 2016. L’agent a ensuite travaillé deux mois avec le procureur Mueller, avant d’être écarté quand l’existence des premiers messages a été révélée.

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CHIP SOMODEVILL­A / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AGENCE FRANCE-PRESSE Le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions

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