Le Devoir

Mortelle solitude

L’isolement est un tel fléau que la Grande-Bretagne lui a consacré un ministère

- ISABELLE PARÉ

Le Royaume-Uni vient de créer un ministère consacré à la solitude, une réalité aujourd’hui considérée comme un problème de santé publique aussi criant que le tabagisme ou l’alcoolisme. Gros plan sur un fléau qui touche aussi le Québec.

La première ministre de Grande-Bretagne, Theresa May, a surpris l’opinion publique en désignant sa ministre des Sports, Tracey Crouch, titulaire d’un tout nouveau ministère de la Solitude. Le gouverneme­nt britanniqu­e veut prendre à bras-le-corps une réalité qui touche neuf millions de sujets de la Reine et fait peser un très lourd fardeau sur le système de santé.

C’est que plusieurs études ont apporté ces dernières années de l’eau au moulin de ceux qui affirment que la solitude ne mine pas que la santé mentale de ceux qui en souffrent, mais aussi leur condition physique.

Au Royaume-Uni, de récentes recherches faites par Age UK, un organisme d’aide et de recherche sur le vieillisse­ment, ont révélé que la solitude frappait 15% des personnes âgées, et qu’au moins 200 000 aînés n’avaient pas parlé à des proches ou des amis depuis plus d’un mois. Interrogé au lendemain de l’entrée en poste de la nouvelle ministre, le directeur général de Age UK, Mark Robinson, a résumé l’ampleur du problème en affirmant que la solitude «est plus mauvaise que 15 cigarettes par jour ».

C’est aussi ce que démontrent plusieurs études récentes confirmant les effets délétères de l’isolement sur l’espérance de vie. Dès la fin des années 1980, des liens avaient été tracés entre la qualité de la vie sociale des individus et la longévité, mais une méta-analyse de 148 études réalisées en 2015 sur plus de 300 000

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