Jagmeet Singh ne soutient pas le NPD-Québec
Il a beau être le chef du NPD, Jagmeet Singh n’invite pas les Québécois qui seront appelés aux urnes cet automne à voter pour le NPDQuébec. Il dit privilégier les formations progressistes et fédéralistes, mais ne va pas jusqu’à dire que c’est le NPD qui incarne cette option.
«Je suis NPD, donc je suggère toujours de soutenir le NPD, a déclaré M. Singh en français. Mais au Québec, la situation est unique. Donc, je peux dire que je suis fédéraliste, progressiste, et c’est au peuple du Québec de choisir. »
M. Singh n’a pas expliqué en quoi le Québec était unique à ce chapitre. Les leaders fédéraux du Nouveau Parti démocratique ne se sont jamais gênés pour se dire en faveur de l’élection de gouvernements provinciaux néodémocrates.
Talonné par les journalistes, M. Singh a ajouté en anglais: « Je ne sais pas quel conseil leur donner, mais ma position est que je suis fédéraliste, je crois à l’unité du pays, et je suis aussi progressiste. Alors, quelle que soit l’option fédéraliste et progressiste [au Québec], c’est ce que je ferais parce que c’est ce que je suis. Mais au-delà de ça, c’est aux Québécois de décider ce qu’ils doivent faire. »
Le NPD-Québec s’est officiellement inscrit auprès du Directeur général des élections du Québec en 2014. Ses quelque 600 membres se sont donné un chef en fin de semaine dernière en la personne de Raphaël Fortin, 37 ans.
Lors de l’élection partielle dans Louis-Hébert, en octobre dernier, le NPD-Québec a présenté un candidat.
Denis Blanchette a récolté à peine 1,35% des suffrages exprimés. M. Blanchette avait pourtant été élu député fédéral de cette circonscription en 2011 lors de la vague orange.
Le refus de M. Singh de prononcer le nom du NPDQuébec est d’autant plus notable qu’aucune autre formation politique provinciale ne remplit les critères qu’il établit. Le Parti vert ne prend pas position sur la question constitutionnelle et laisserait ses députés voter selon leur conscience dans l’éventualité d’un référendum sur la sécession du Québec.
Québec solidaire a fusionné avec Option nationale, adoptant, non sans quelques déchirements internes, sa position en faveur de l’indépendance.
Il est de notoriété publique que plusieurs militants néodémocrates québécois appuient, aux élections provinciales, Québec solidaire.
En 2011, lors de la vague orange, les affinités solidaires de certains élus avaient fait les manchettes. Alexandre Boulerice, Nycole Turmel et Claude Patry avaient été membres de la formation tandis que François Choquette et Anne-Marie Day avaient contribué à sa caisse électorale.