Lula adoubé par son parti pour la présidentielle
Toujours combatif au lendemain de son revers cuisant devant la justice, Lula a été adoubé jeudi en tant que candidat à la présidentielle d’octobre par son Parti des travailleurs (PT), qui tente de remobiliser ses troupes.
«Nous sommes ici pour réaffirmer la candidature de Luiz Inácio Lula da Silva. Il sera notre candidat», a annoncé la présidente du PT Gleisi Hoffmann, au début d’une réunion de la direction du parti à São Paulo.
«Brésil, c’est urgent, Lula président!» scandaient des militants au début de cette rencontre, qui a eu lieu au siège de la CUT, le plus grand syndicat du Brésil, en présence de Lula et de l’ex-présidente Dilma Rousseff.
«Sans arrogance, je tiens à vous dire que je veux être candidat pour gagner les élections. Pas question de baisser la tête», a lancé Lula, combatif malgré l’échec de son appel.
Trois magistrats de Porto Alegre ont rendu mercredi un jugement aussi unanime qu’implacable en confirmant que Lula, 72 ans, était coupable de corruption passive et de blanchiment d’argent pour avoir accepté un triplex d’une entreprise de construction.
Ils ont également aggravé sa peine de prison d’un tiers, à 12 ans et un mois.
Mais Lula est resté libre, et libre de faire campagne. Le couperet de la justice n’a pas réduit à zéro ses chances de se présenter pour un troisième mandat: ses avocats ont diverses possibilités de recours. Ce n’est qu’après épuisement de tous ceux-ci que Lula pourrait être déclaré inéligible et éventuellement emprisonné.
«Nous allons assister à une grande division de notre pays parce que beaucoup de gens ne veulent pas que Lula soit candidat, mais il demeure en tête des intentions de vote. Il y aura une forte polarisation et beaucoup d’incertitude», a expliqué à l’AFP le sociologue Alberto Almeida.
Le PT a seulement annoncé jeudi la «précandidature» de Lula, la loi électorale n’autorisant pas l’annonce de candidatures avant le 20 juillet.
Tous les espoirs du PT reposent sur les épaules de Lula, seule figure émergente à gauche et seul candidat pour lequel, selon les sondages, un tiers des Brésiliens seraient prêts à voter. Mais qui est condamné par la justice.
Le PT serait en coulisses en train de réfléchir à un plan B, selon certains analystes. Et peut-être à une candidature de l’ancien ministre Jaques Wagner ou de Fernando Haddad, ex-maire de São Paulo.