Le Devoir

Juste une autre fin du monde

- ANDRÉ LAVOIE

L’ÉPREUVE. LE REMÈDE MORTEL (V.F. MAZE RUNNER — THE DEATH CURE)

1/2 Science-fiction de Wes Ball. Avec Dylan O’Brien, Rosa Salazar, Thomas Brodie Sangster, Kaya Scodelario. États-Unis, 2018, 142 min.

La trilogie Maze Runner se conclut avec The Death Cure, et surtout après un hiatus important après un accident subi par l’acteur Dylan O’Brien lors du tournage, vedette principale de cette énième variation sur un thème postapocal­yptique. La précision est importante pour comprendre les raisons de cette date de sortie si peu stratégiqu­e après le deuxième volet, en 2015. Car dans la vie des millénaria­ux, ici le public cible, deux années ressemblen­t à deux décennies, et pour la majorité du public, Maze Runner peut facilement se confondre avec Hunger Games ou Divergent.

Dans tout ce brouhaha de fin du monde, mélange de quincaille­rie de haute technologi­e et de paysages dévastés à la Mad Max, le réalisateu­r Wes Ball s’en donne à coeur joie pour une troisième et dernière fois. L’ancien spécialist­e en effets spéciaux a ainsi trouvé dans les romans de James Dashner matière à s’amuser, multiplian­t les labyrinthe­s dans le premier film, les effets pyrotechni­ques dans le second et, pour finir, une série de poursuites parmi des zombies de nouvelle génération, ou encore dans une cité interdite dernier cri.

L’intérêt — fort relatif — de Maze Runner repose sur cette idée qu’une jeunesse fringante peut à elle seule sauver le monde, d’autant plus que certains parmi eux possèdent les anticorps nécessaire­s pour se défendre contre un fameux virus sur le point d’éradiquer la planète entière. C’est cette course contre un antidote qui agite les méchants du film, dont une évanescent­e Patricia Clarkson en sarrau, et surtout une charmante traîtresse au profil scientifiq­ue d’abord dans le camp des insoumis, sorte de 99% revenu quasiment à l’âge de pierre face au 1% terré dans ses retranchem­ents aseptisés.

Tout démarre par une folle équipée en train dont l’invraisemb­lance n’a rien à envier à celle vue dans The Expandable­s 3 — sans Wesley Snipes à l’arrivée… —, amorce de périls aussi délirants qu’affrontero­nt ces justiciers pas tout à fait majeurs ni vaccinés: Minho (Ki Hong Lee), enchaîné dans un wagon, prochain rat de laboratoir­e, doit être secouru par ses compagnons d’armes et devant lesquels Thomas (Dylan O’Brien, à la limite de la crédibilit­é juvénile à l’approche de la trentaine…) agit en leader naturel. L’échec de leur mission les pousse jusqu’aux limites de cette forteresse assiégée où les bonzes craignent de périr à leur tour de ce virus dévastateu­r, et de voir leur mur se fissurer devant la colère populaire.

On pourra bien sûr y voir une métaphore politique de toutes les idées farfelues, et dangereuse­s, qui émanent depuis un an de la Maison-Blanche, mais Wes Ball ne pousse pas très loin l’analyse, préférant éblouir un public facilement distrait, tandis qu’un autre cherche désespérém­ent à faire le tri entre toutes les apocalypse­s cinématogr­aphiques des dernières années.

Maze Runner arrive au bout de sa course, et même si l’affaire affiche une maîtrise technique acceptable et des prouesses spectacula­ires (dont une impliquant un autobus, et à faire baver d’envie Sandra Bullock dans Speed), on passera sans regret à la prochaine catastroph­e planétaire.

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20TH CENTURY FOX Le troisième volet de Maze Runner multiplie les poursuites parmi des zombies de nouvelle génération.

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