Le Devoir

«Je n’oublierai jamais Montréal»

Vladimir Guerrero a néanmoins choisi de porter la casquette des Angels pour son intronisat­ion

- FRÉDÉRIC DAIGLE

Même s’il a joué plus longtemps avec les Expos de Montréal et qu’il y a obtenu de meilleures statistiqu­es offensives qu’avec les Angels de Los Angeles, c’est avec la casquette de ces derniers que Vladimir Guerrero fera son entrée au Temple de la renommée.

Guerrero a fait part de son choix lors de la conférence de presse officielle du Temple, jeudi, dans un hôtel de New York.

«Ça a été un choix très difficile, a-t-il déclaré par le truchement de l’interprète Jose Mota. J’ai même pensé aux Rangers du Texas, seule équipe avec laquelle j’ai participé à la Série mondiale. Aujourd’hui, je représente toutes les équipes pour lesquelles j’ai joué.»

L’ex-voltigeur, qui a passé huit de ses 16 saisons dans les Majeures avec les Expos, a été intronisé mercredi. Son nom s’est retrouvé sur 392 des 422 bulletins dans ce scrutin mené auprès des chroniqueu­rs de baseball d’Amérique, soit 92,9 %.

Guerrero, qui a aussi évolué au sein des Orioles de Baltimore, a disputé 1004 rencontres avec les Expos, au cours desquelles il a récolté 1215 coups sûrs, dont 226 doubles et 234 circuits. Il a produit 702 points, en plus d’en marquer 641.

En comparaiso­n, au cours des six campagnes disputées en Californie, le Dominicain de 42 ans a joué 846 matchs, frappé 1034 coups sûrs, 194 doubles et 173 circuits. Il y a aussi produit et marqué moins de points. Guerrero y a aussi maintenu des moyennes au bâton, de présence sur les sentiers et de puissance inférieure­s à celles qu’il avait obtenues à Montréal.

Faits d’armes

Au total, le natif de Nizao a frappé 2590 coups sûrs, dont 477 doubles et 449 circuits, pour des moyennes de ,318/ ,379/ ,553. En plus de produire 1496 points, Guerrero n’a été retiré que 985 fois sur des prises et n’a jamais connu une saison de plus de 95 retraits au bâton, un fait d’armes chez les frappeurs de puissance, d’autant

« Ça a été un choix très difficile. Aujourd’hui, je représente toutes les équipes pour lesquelles j’ai joué. Vladimir Guerrero, ancien joueur des Expos

plus que Guerrero n’était pas reconnu pour sa patience, comme en font foi ses 737 buts sur balles.

Par contre, c’est à Anaheim qu’il a goûté au succès: les Angels ont gagné le titre de la section Ouest de l’Américaine lors de cinq de ses six saisons. C’est aussi à Anaheim qu’il a remporté son unique titre de joueur par excellence, en 2004.

Il a participé à autant de matchs des étoiles avec les Expos qu’avec les Angels, soit quatre. Il a été sélectionn­é une dernière fois avec les Rangers, à l’âge de 35 ans, en 2010.

En faisant ce choix, Guerrero a donc décidé de devenir le premier représenta­nt des Angels à Cooperstow­n au lieu du dernier des Expos, dont la casquette orne les plaques de Gary Carter, Andre Dawson et Tim Raines.

«Je n’oublierai jamais mes années passées à Montréal. Elles ont été très spéciales, a-t-il expliqué. Mais c’est à Anaheim que j’ai appris à gagner. […] J’y ai pensé longtemps, car les partisans canadiens comptent beaucoup pour moi. Mais de faire mon entrée au Temple en tant que membre des Angels est énorme à mes yeux. Ce sont eux que je représente maintenant. »

C’est une décision qui n’est pas pour déplaire à Dino Ebel, l’adjoint au gérant des Angels Mike Scioscia et grand ami de Guerrero.

«Je sais que je suis partial, car je travaille pour l’organisati­on, mais je suis heureux qu’il fasse son entrée au Temple comme représenta­nt des Angels, a-t-il déclaré au cours d’un entretien téléphoniq­ue avec La Presse canadienne. C’est un honneur qui rejaillira sur toute l’organisati­on. »

Bons amis

Ebel, qui s’est joint au personnel de Scioscia en 2005, s’est rapidement lié d’amitié avec Guerrero.

«J’étais instructeu­r au troisième but à mon arrivée et nous discutions sans cesse. On savait qu’il allait jouer tous les jours, alors je me chargeais de prendre soin de lui, de prendre de ses nouvelles ainsi que de sa famille. C’est comme ça que nous sommes devenus bons amis. »

Même s’il refuse de s’en attribuer le mérite, Ebel a joué un certain rôle dans les succès qu’a connus Guerrero: c’est lui qui était chargé de lancer les entraîneme­nts au bâton aux partants des Angels. Il a même accompagné Guerrero au match des étoiles de 2007 où Guerrero a remporté le concours de circuits.

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