En quête d’apesanteur
Le duo Milk & Bone revient avec Deception Bay, une bien belle bulle. Sur roues !
J’aime ça que les gens écoutent l’album attentivement, mais c’est parfait si ça t’accompagne en auto, ou pendant que tu fais autre chose, ou en dansant dans ton appartement CAMILLE POLIQUIN
Deception Bay, le deuxième album de Milk & Bone, Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, a été fait en sachant qu’on l’attendait. Comment allie-t-on création libre, angoisse de la suite et gestion de petite entreprise ? Entrevue au local de répétition.
«I
fear I lost track of the time / I think
I’ve been here for a while… » Quand on entre dans le grand local de répétition, la musique remplit l’espace. Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne ne lèvent pas la tête, penchées qu’elles sont sur un ordinateur portable, comme on le serait sur un nouveau-né qui ne fait pas encore ses nuits. À la fois émerveillées et inquiètes. Il a des coliques, cet arrangement ? Et si tu lui rembourrais un peu plus l’édredon ? Non, elles ne disent pas ça. En fait, elles préparent déjà le spectacle de l’album Deception Bay, qu’elles présenteront dès le 1er mars à Toronto, puis dans les grandes villes américaines (Boston, Chicago, Austin, Los Angeles, San Francisco, Seattle), mais pas avant le 5 avril à Montréal, au Corona, juste avant Londres, Paris… Lors du lancement le 1er février, il y aura écoute du disque, un party, mais pas de performance prévue. Mondialement attendu, ce Deception
Bay, l’album et le spectacle de l’album? Et comment! Attendu par elles deux, pour commencer. «Enfin!» s’exclament-elles de concert. Laurence exulte, sa voix monte d’une octave: «Oui, enfin on peut choisir!» La voix de Camille monte aussi, mais très exactement une quinte moins haut. Oui, elles ont l’enthousiasme en parfaite harmonie. «Il y a même des chansons qu’on ne fera pas», ajoute Laurence triomphalement, ce qui faire rire Camille. «En tout cas, le nouveau bébé, il bouge plus, constate-t-elle. Et ça va nous faire bouger plus sur scène…»