Le Devoir

Le vélo d’hiver gagne en popularité

Le déneigemen­t des pistes a fait bondir le nombre d’irréductib­les ces deux dernières années

- MARCO FORTIER

Le vélo d’hiver gagne du terrain dans les quartiers centraux de Montréal. La proportion des cyclistes qui roulent été comme hiver a doublé depuis l’année 2009, passant de 6 à 13 % des adeptes du vélo.

Une fois qu’ils décident de rouler en hiver, ces irréductib­les cyclistes y prennent goût: 70% des cyclistes hivernaux ont pédalé lors de la plus importante tempête de l’année 2017, et 65% d’entre eux ont pédalé le jour le plus froid (il faisait 24 degrés Celsius sous zéro).

Ces chiffres sont tirés d’une analyse faite par la firme ÉcoCompteu­r, embauchée par la Ville de Montréal pour tenir le compte du nombre de vélos qui passent sur les pistes cyclables. L’analyse est basée sur les passages enregistré­s dans quatre des pistes les plus fréquentée­s (Berri, Parc, Rachel et de Maisonneuv­e).

Le nombre de cyclistes qui roulent sur ces pistes durant les mois de janvier et février a bondi de 159% entre les années 2015 et 2017, indique le document.

«Dès que le déneigemen­t s’est amélioré sur les pistes cyclables, les gens ont continué de rouler en hiver. Les cyclistes vont rouler, même dans les conditions les plus extrêmes, s’ils ont accès à des pistes où ils se sentent en sécurité», dit Jean-François Rheault, directeur du bureau montréalai­s d’Éco-Compteur.

Hiver difficile

Ironie du sort, ces chiffres sortent durant un hiver difficile pour la pratique du vélo. La communauté cycliste se plaint de la présence de glace et de neige sur les pistes cyclables et dans les rues — même sur le Plateau-Mont-Royal, un des arrondisse­ments les plus dynamiques en matière de voies cyclables.

La conseillèr­e Marianne Giguère, responsabl­e des transports actifs au comité exécutif de Montréal — élue dans le Plateau-Mont-Royal — reconnaît les difficulté­s du déneigemen­t. « Il y a eu de la neige, de la pluie, du verglas et une vague de froid. Quand il fait très froid, les fondants ne fonctionne­nt pas sur la glace. On ne peut pas faire de magie», dit-elle.

«Dans ces conditions, c’est un défi de déneiger non seulement les pistes cyclables, mais aussi les rues et les trottoirs», ajoute-t-elle.

L’administra­tion de la mairesse Valérie Plante travaille pour donner aux arrondisse­ments les moyens financiers de mieux déneiger, explique Marianne Giguère.

Par exemple, un projet-pilote avait permis un déblaiemen­t impeccable de la piste cyclable de la rue Boyer, l’hiver dernier.

Cette année, les arrondisse­ments de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et Rosemont–La Petite-Patrie n’ont plus les moyens de louer la déneigeuse à balai qui faisait le bonheur des cyclistes.

Les attentes des cyclistes sont élevées avec la promesse de Projet Montréal d’améliorer les déplacemen­ts à vélo été comme hiver.

«L’effet Projet Montréal n’est pas instantané, dit Marianne Giguère. On va respecter nos engagement­s. On a été élus en novembre. Laisseznou­s le temps de nous installer au pouvoir. »

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GUILLAUME LEVASSEUR LE DEVOIR Le nombre de cyclistes hivernaux sur les pistes les plus populaires de Montréal a bondi de 159% entre les années 2015 et 2017.

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