Le Devoir

Les pouvoirs de Montréal

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L’ancien maire Pierre Bourque a déjà dit que «Montréal n’est pas un ordre de gouverneme­nt, mais une administra­tion ». Présenteme­nt, la Ville de Montréal est de facto sous tutelle, et ceci, depuis la fin du règne de Jean Drapeau. C’est pour ça que la Ville est sous-financée et que toutes nos infrastruc­tures tombent en ruines. Le gouverneme­nt du Québec règle ça avec une loi qui interdit le dépassemen­t des budgets pour les villes.

L’unique solution est de briser cette loi et de forcer Québec à donner un plus grand accès aux fonds de taxation existants ou bien de mettre la Ville carrément sous tutelle, et au moins on saura qui a l’autorité véritable.

Si la mairesse Valérie Plante veut effectuer des changement­s à Montréal, sa crédibilit­é et sa volonté politique sont ses deux armes. Elle vient de perdre sa crédibilit­é en augmentant les taxes et en niant qu’elle a brisé sa promesse tout en blâmant l’ancienne administra­tion pour tous leurs problèmes. Tous les politicien­s font ça au début d’un mandat et d’un coup, elle est rendue comme tout les autres politicien­s. Et si elle agit ainsi, c’est qu’elle n’entrevoit pas forcer la main de Québec.

J’aimerais lui donner le bénéfice du doute et croire qu’elle a une stratégie machiavéli­que cachée, mais si son but est de prouver que son gouverneme­nt est un bon administra­teur à qui on peut confier plus de fonds, elle abdique les véritables pouvoirs légitimes d’un ordre du gouverneme­nt. Sans sa crédibilit­é, elle n’aura pas le moindre recours devant les instances provincial­es et fédérales technocrat­iques.

J’attends d’être surpris. André Roussil Le 25 janvier 2018

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