Former les gestionnaires de la francophonie
L’Institut de leadership en gestion attire de plus en plus de dirigeants étrangers
Les participants venant de l’étranger apprennent une autre façon de faire, différente de ce qu’ils ont vécu, cela leur offre des perspectives positives Larbi Bennouna, président de SETYM International
De plus en plus d’étrangers sont attirés par le programme de certification de l’Institut de leadership en gestion. Dans toute la francophonie, cette formation unique en son genre séduit les plus hauts dirigeants.
Pour chaque cohorte de la certification en leadership et habiletés de direction de l’Institut, une dizaine de participants sur trente vient de l’extérieur du Canada. «Quand la formation a été lancée il y a quatre ans, il n’y avait que des étudiants québécois. Mais depuis un an environ, on compte près de 30% de clientèle étrangère par cohorte», indique Éric Paquette, président et cofondateur de l’Institut de leadership. Issus principalement des pays d’Afrique de l’Ouest, de la France ou encore de la Martinique, les participants hors Canada sont de plus en plus nombreux à choisir le Québec pour se former.
Un partenariat avec la société montréalaise de formation en gestion SETYM International permet également leur accueil. «L’Institut est ancré au Québec et nous, SETYM, nous représentons l’ouverture sur le monde, avec notre expertise de renforcement de capacités pour les cadres issus de pays en développement», explique Larbi Bennouna, président de la compagnie. Son entreprise s’occupe d’une part de la partie promotionnelle de la certification à l’étranger et, d’autre part, de l’accueil des participants, de leurs premiers contacts jusqu’à leur arrivée à l’aéroport.
Une approche plus pragmatique
La formation séduit de plus en plus à l’étranger surtout parce qu’elle est unique en son genre. «Notre approche a un billet culturel nord-américain, elle est à la fois pragmatique et ouverte, et elle se fait en français, explique Éric Paquette. On offre une approche à l’anglaise, mais en français.» Celui qui est également chargé de cours en économie à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM affirme qu’une telle formation n’existe tout simplement pas ailleurs dans la francophonie. «En Amérique du Nord, la façon d’exercer le leadership est plus basée sur les compétences, la volonté et la persévérance que dans les pays africains ou européens; cela plaît beaucoup à ceux qui viennent ici», estime quant à lui Larbi Bennouna. En plus, la certification, offerte conjointement avec le Centre des dirigeants de l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia, bénéficie de la bonne réputation du système d’éducation canadien.
Formule intensive
La formation dure six jours et propose de présenter les meilleures pratiques. « Nous ne donnons pas de recette précise, mais un ensemble d’ingrédients de choses qui fonctionnent bien», détaille Éric Paquette. Ainsi, pendant la formation, les participants se rendent à la Maison du développement durable dans le centre-ville de Montréal pour suivre un module différent chaque jour. Ils commencent par la gestion stratégique, puis les habiletés de communication, le leadership créatif, la mobilisation des équipes, le coaching et la gestion des talents pour finir avec les habiletés politiques et d’influence. Grâce à ces différentes perspectives, les étudiants sont outillés pour devenir de meilleurs gestionnaires, quel que soit leur pays d’origine et de résidence. «Cette formation apporte une valeur ajoutée, les participants venant de l’étranger apprennent une autre façon de faire, différente de ce qu’ils ont vécu, cela leur offre des perspectives positives», estime M. Bennouna.
En outre, une des marques de fabrique de l’Institut est sa capacité à faire venir des orateurs de haut niveau. Des invités
prestigieux qui viennent partager leurs expériences, à l’image du champion olympique Bruny Surin ou de l’ancienne première ministre québécoise Pauline Marois. «Plusieurs de nos conférenciers sont renommés à l’international, cela permet de toucher aussi les participants venant de l’extérieur du Québec», décrit M. Paquette.
Rencontres enrichissantes
La plupart des participants venant de l’étranger choisissent la formule intensive, offerte en six jours consécutifs, et sur place, car SETYM International s’occupe de tout. «Nous avons une tradition d’accueil et d’hospitalité, et nous offrons aux participants un cadre convivial et familial et du personnel logistique durant la durée du séjour », détaille Larbi Bennouna. Le programme est très chargé puisque, dès le lundi, la formation débute et les participants étudient à plein temps jusqu’au samedi suivant. Malgré la courte durée de la formation et les journées remplies, l’Institut cherche à créer une chimie de groupe et une ambiance chaleureuse.
Selon Éric Paquette et Larbi Bennouna, le fait d’accueillir des participants qui viennent d’autres pays a un effet positif pour l’ensemble de la cohorte. «Pour nous, le partage est très important», note M. Paquette, ajoutant que la philosophie de l’Institut se base sur l’enrichissement mutuel. «On peut toujours apprendre de l’autre, et j’aime l’idée d’avoir d’autres cultures, d’autres visions, car on apprend beaucoup avec le choc des cultures», ajoute-t-il. La venue de participants étrangers permet aussi aux Québécois de connaître à d’autres réalités. «Tous les dirigeants vivent en fait les mêmes choses, mais dans des contextes différents, estime Larbi Bennouna. C’est enrichissant pour les Québécois de rencontrer leurs homologues venus d’autres pays; nepas être en vase clos apporte une vraie richesse.» Cela leur permet aussi d’élargir leur réseau de façon significative.
S’ouvrir sur le monde
Le nombre d’étudiants étrangers à la certification augmente d’année en année. «Pour certaines cohortes, nous avons même dû refuser des demandes de l’étranger», souligne Éric Paquette. Par ailleurs, les activités de l’Institut de leadership en gestion pourraient s’élargir pour dépasser les frontières du Québec. «Nous pourrions proposer d’organiser des cohortes à l’international, pour sortir les Québécois de leur milieu, cela serait enrichissant», lance Éric Paquette. Par ailleurs, s’il est déjà possible de suivre la formation en anglais, M. Bennouna indique que cela pourrait être proposé plus souvent.