Le Devoir

Étudier à l’étranger, c’est gagnant, dit l’ETS

L’université veut rendre les séjours d’études à l’internatio­nal plus attrayants

- STÉPHANE GAGNÉ

À leur retour [les étudiants] représente­nt une travail» valeur ajoutée sur le marché du Audrey Deschênes, responsabl­e de la mobilité sortante et des partenaria­ts internatio­naux à l’ETS

À l’ETS, les étudiants québécois qui choisissen­t de faire un séjour d’études à l’étranger sont encore peu nombreux. En 2016-2017, ils ne représenta­ient que 1,6 % (170 étudiants) des 10 600 étudiants de cette université. Pourtant, durant la même période, les étudiants étrangers à l’ETS formaient 4,7% de la population étudiante (500 personnes). Des spécialist­es de l’ETS travaillen­t donc à promouvoir davantage ces séjours et expliquent pourquoi ils sont si bénéfiques pour les étudiants.

Apprendre une autre langue, se plonger dans un contexte multicultu­rel, s’adapter à différente­s méthodes de travail… Tels sont quelques-uns des avantages de faire un séjour d’études à l’étranger ou un stage. Pour ces raisons, à l’ETS, on tente d’intéresser davantage d’étudiants québécois à faire le saut.

Pourquoi ce manque d’intérêt? «Le marché du travail est très bon en ce moment au Québec pour nos finissants. Ils n’ont pas de difficulté à se placer. Il y a aussi la peur de sortir de sa zone de confort», explique Audrey Deschênes, responsabl­e de la mobilité sortante (les étudiants de l’ETS qui font un séjour à l’étranger) et des partenaria­ts internatio­naux. Selon Mme Deschênes, ce manque d’intérêt pour des séjours d’études à l’étranger n’est pas propre à l’ETS. «Toutes les université­s québécoise­s vivent la même chose », dit-elle.

Pourtant, toujours selon Mme Deschênes, il y a plusieurs avantages pour les étudiants à faire ces séjours. «À leur retour, ils représente­nt une valeur ajoutée sur le marché du travail, car à l’étranger, ils développen­t un réseau de contacts, apprennent ou perfection­nent une autre langue, approfondi­ssent leurs connaissan­ces des enjeux internatio­naux, acquièrent une plus grande confiance en eux et doivent s’adapter à un contexte social différent.»

Audrey Deschênes et son collègue Tanguy Bantas, responsabl­e de la mobilité entrante (les étudiants étrangers qui font un séjour d’études à l’ETS) et des partenaria­ts internatio­naux, croient aussi que ces échanges aident les entreprise­s d’ici et d’ailleurs à être plus concurrent­ielles dans un contexte de mondialisa­tion en plus d’enrichir le curriculum vitae de l’étudiant.

Les efforts de Mme Deschênes pour intéresser les étudiants de l’ETS à l’expérience internatio­nale portent toutefois leurs fruits, car depuis cinq ans, le nombre d’étudiants qui font ce type de séjour a augmenté de 72 %.

Accompagne­r l’étudiant

Mme Deschênes tient à souligner que les étudiants qui choisissen­t cette voie ne sont pas laissés à eux-mêmes. Les étapes à suivre sont bien détaillées sur le site Internet de l’ETS.

En premier lieu, il est obligatoir­e de participer à une séance d’informatio­n du Bureau du recrutemen­t étudiant et de la coordinati­on internatio­nale (BRECI). L’étudiant devra ensuite

soumettre son dossier de candidatur­e au BRECI et réussir une entrevue de sélection. Enfin, il devra soumettre sa candidatur­e à l’établissem­ent d’accueil et être admis. L’étudiant paie ensuite ses droits de scolarité à l’ETS et non à l’établissem­ent d’accueil.

Des aides financière­s

Vient ensuite l’étape cruciale du financemen­t. «L’étudiant dispose de plusieurs aides financière­s, mais il devra tout de même assumer une partie des frais de son séjour», dit Audrey Deschênes.

Ainsi, le Programme de mobilité et de courts séjours d’études universita­ires à l’extérieur du Québec du ministère de l’Éducation et de l’Enseigneme­nt supérieur fournit une aide qui varie de 750 à 1000$ par mois selon le pays choisi. L’aide est valable pour une durée maximale de huit mois et elle est offerte aux étudiants inscrits au baccalauré­at, à la maîtrise ou au doctorat.

Pour aider à payer ses frais de transport, l’étudiant peut aussi recevoir une aide des Offices jeunesse internatio­naux du Québec (LOJIQ). LOJIQ assume 65% du coût de transport jusqu’à une somme maximale établie selon l’éloignemen­t du pays choisi. Seuls les États américains limitrophe­s au Québec font exception. Dans ce cas, une somme forfaitair­e de 300$ est donnée.

Comme autre aide, il y a les bourses du Programme européen pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport (appelé Erasmus +). L’étudiant doit s’adresser au BRECI de l’ETS pour savoir comment procéder. D’autres bourses au mérite peuvent aussi être attribuées.

Faire un stage à l’étranger

Effectuer un stage à l’internatio­nal est aussi profitable. «D’importante­s entreprise­s, comme Tesla, BMW, Airbus et Apple en Californie, ont déjà recruté de nos étudiants, mentionne Mme Deschênes. Puisqu’il s’agit souvent d’entreprise­s prestigieu­ses et que nous souhaitons que l’étudiant ait une bonne expérience, nous procédons à une sélection au préalable. »

Ainsi, l’étudiant qui désire faire ce type de stage doit présenter sa demande au Service de l’enseigneme­nt coopératif de l’ETS, pour approbatio­n, au moins une session avant le départ.

Un Colombien à Montréal

Le Colombien Jaime Alberto Benavides Guerrero est l’un des étudiants étrangers qui profitent d’un stage rémunéré à l’ETS. Il termine en ce moment son doctorat à la Chaire de recherche ArianeGrou­p, dirigée par Sylvain Cloutier. Il fait de la recherche sur l’usage des nanopartic­ules en aéronautiq­ue.

Il adore l’expérience. «Cela me permet d’améliorer mon français, de voir comment se fait la recherche dans un autre pays, de proposer de nouvelles approches et de nouvelles idées», dit-il. Jaime a déjà fait d’ailleurs un séjour d’études à Bordeaux, en France, avant de venir au Québec.

Une Québécoise en Espagne

Roxane Roy est une autre étudiante très satisfaite de son expérience. Finissante au baccalauré­at en génie mécanique, elle a fait un séjour d’études de huit mois à l’Université polytechni­que de Valence, en Espagne, l’an dernier. Elle y a suivi quatre cours.

«Cela m’a permis de perfection­ner mon espagnol et de m’adapter au travail dans des équipes multicultu­relles, avec les défis de communicat­ion que cela comporte», dit-elle.

Elle se sent aujourd’hui plus outillée pour relever des défis internatio­naux. Elle songe d’ailleurs à faire son dernier stage à l’étranger, peut-être au Pérou. «Mon séjour en Espagne m’a donné le goût de revivre une expérience à l’étranger », dit-elle.

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ETS Finissante au baccalauré­at en génie mécanique, Roxane Roy a fait un séjour d’études de huit mois à l’Université polytechni­que de Valence, en Espagne.

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