Pauvreté à l’âge doré
American Experience revient sur les origines de la richesse capitaliste en Amérique
D’un côté, quelques grandes fortunes symbolisées par des noms devenus des institutions: Carnegie, Rockefeller, Vanderbilt. L’acier, le pétrole, les chemins de fer. De l’autre, une foule anonyme, énorme, démesurée, qui est employée jour et nuit pour soutenir la croissance de ces fortunes extravagantes. Au XIXe siècle, le monde entier répète pourtant que l’Amérique est une promesse de richesse offerte à tous. Comment réconcilier les deux ?
Ces gens très riches, de nouveaux riches, n’inventent rien. Ce sont des managers. Ils flairent le vent et demandent à leurs employés de souffler dans les voiles qu’ils font dresser afin d’avancer encore plus vite. Carnegie, par exemple, comprend que l’acier sera à la base de ce nouveau pays: à Pittsburgh, ses fonderies réalisent des profits de 40% dès la première année.
À 45 ans, Carnegie a du temps pour s’intéresser à la philosophie, à la lecture, aux questions existentielles. Les ouvriers américains, eux, travaillent toute leur vie plus de 12 heures par jour, mais peinent à joindre les deux bouts. Ce rêve de la richesse pour tous se crève. On demande des syndicats. Rien n’y fait. La pauvreté gagne du terrain.
Pour l’économiste Henry George, il n’y a aucune raison pour que quiconque soit pauvre en Amérique. Et pourtant, les gens s’appauvrissent. Est-ce bien la promesse de l’Amérique qui en vient à réprimer ses ouvriers? Henry George précise: « Le développement économique n’a jamais été une solution pour enrayer les injustices, les inégalités. » Cette brève histoire des origines de la richesse capitaliste est à voir.
American Experience : The Guilded Age PBS, mardi, 21 h