Un haut dirigeant nord-coréen attendu en Corée du Sud
Un haut responsable nordcoréen va se rendre pour la première fois depuis 2014 en Corée du Sud vendredi, à l’occasion de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, a annoncé dimanche le gouvernement sud-coréen.
Ce dirigeant est Kim Yongnam, le président du présidium de l’Assemblée populaire suprême — le Parlement contrôlé par le parti unique —, qui occupe les fonctions honorifiques de chef de l’État nord-coréen. Il ne fait pas partie de la famille du leader Kim Jong-un.
Kim Yong-nam sera le plus haut responsable nord-coréen à se rendre, en trois ans, de l’autre côté de la zone démilitarisée qui divise la péninsule. Les deux Corées sont toujours techniquement en guerre, car le conflit s’est achevé en 1953 sur un armistice, et non sur un traité de paix.
Cette visite diplomatique de trois jours est attendue comme un moment fort des relations entre les deux Corées, qui se sont rapprochées à la faveur des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, bien que les spécialistes estiment que ce réchauffement des relations ne devrait pas perdurer après les Jeux olympiques.
M. Yong-nam sera accompagné de trois autres responsables politiques et d’une équipe de soutien de dix-huit membres, a précisé le ministère sud-coréen de l’Unification, sans dire s’il assisterait ou non à la cérémonie d’ouverture des Jeux programmée vendredi, pour le jour de son arrivée.
En janvier, la Corée du Nord a, contre toute attente, annoncé qu’elle était prête à envoyer ses sportifs au Sud pour les jeux de Pyeongchang, déclenchant un intense processus diplomatique.
Au terme de négociations Nord-Sud, le régime de Pyongyang a accepté de dépêcher en Corée du Sud une délégation composée de sportifs, de meneuses de claque, d’artistes et de cadres divers. Les deux pays sont convenus de défiler ensemble sous la bannière de l’unification à la cérémonie d’ouverture et de former une équipe commune de hockey sur glace féminine. Dix skieurs et patineurs nord-coréens sont arrivés jeudi au Sud.
L’accord prévoyait également la visite en Corée du Sud d’une délégation nord-coréenne de haut niveau.
Des manifestations ont toutefois émaillé dimanche le premier match de préparation de l’équipe dames unifiée de Corée de hockey sur glace, à Incheon en Corée du Sud, avec échanges verbaux entre partisans et opposants de ce rapprochement symbolique à l’occasion des JO-2018.
L’annonce surprise de la Corée du Nord d’envoyer des sportifs au Sud était survenue à un moment où les tensions dans la péninsule coréenne atteignaient des sommets en raison des essais de missiles nordcoréens, avec pour toile de fond des échanges accrimonieux entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump.
La Corée du Nord a proclamé en novembre son statut de puissance nucléaire après avoir testé un missile intercontinental capable d’atteindre le territoire continental des États-Unis.
Selon des sources diplomatiques, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pourrait profiter de son séjour pour voir aussi des représentants de la Corée du Nord.