L’ALENA sera sauvé d’ici la fin de l’année, avance le secrétaire américain à l’Agriculture
Le secrétaire américain à l’Agriculture, l’un des plus fervents partisans de l’ALENA à la Maison-Blanche, prédit qu’un nouvel accord sera conclu d’ici la fin de l’année.
Témoignant mardi devant le comité de l’agriculture à la Chambre des représentants, Sonny Perdue a estimé qu’un nouvel Accord de libreéchange nord-américain (ALENA) serait conclu après l’élection présidentielle au Mexique le 1er juillet.
Interrogé plus avant, il a réitéré cette prédiction, se disant «plus optimiste que jamais» de voir une nouvelle entente conclue d’ici la fin de l’année. M. Perdue a soutenu que les pourparlers progressaient à la table de négociations — même si le Canada résiste davantage que le Mexique, a-t-il précisé. Il croit néanmoins qu’un accord favorable aux trois partenaires sera finalement conclu cette année.
Les agriculteurs américains, qui bénéficient largement de l’ALENA, sont aux prises depuis un certain temps avec une baisse des prix des céréales. L’industrie agricole américaine presse le gouvernement de Donald Trump de ne pas mettre en péril ce précieux accord commercial. Le secrétaire Perdue est la courroie de transmission des agriculteurs à la Maison-Blanche.
Le président du comité de l’agriculture à la Chambre des représentants, le républicain texan Mike Conaway, a indiqué mardi que les fermiers craignent de perdre les gains réalisés au chapitre des exportations. Son collègue démocrate d’une vallée très fertile de la Californie Jim Costa a salué les efforts du secrétaire Perdue. «Vous êtes la voix de la raison, a soutenu M. Costa mardi. Plusieurs d’entre nous ont de la difficulté à comprendre où souhaite aller le président — le Mexique ou le Canada ? »
Trudeau en tournée
Pour sa part, Justin Trudeau fera face à un public sceptique à Chicago, mercredi, alors qu’il tente d’insuffler un nouvel élan aux relations commerciales entre le Canada et les États-Unis. Le libre-échange est un sujet délicat dans le Midwest américain, car les citoyens croient que l’ALENA leur a coûté des emplois manufacturiers — l’un des arguments favoris du président Donald Trump, qui est parmi les plus fervents critiques de l’accord commercial.
Le message de Justin Trudeau, qui est en faveur d’accords commerciaux progressistes, sera mis à l’épreuve à Chicago, puisque ce n’est pas tout le monde parmi les spectateurs qui le croira, a fait remarquer David Axelrod, l’ancien conseiller de l’ex-président Barack Obama, qui animera la discussion.
La conférence à Chicago sera le premier arrêt de Justin Trudeau dans le cadre d’une tournée de quatre jours dans des États pivots des États-Unis. Il doit aussi se rendre à San Francisco et à Los Angeles, où il livrera un discours à la Bibliothèque présidentielle de Ronald Reagan devant une salle comble. Une allocution sur le libre-échange dans cet établissement fondé par le président qui a signé l’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis dans les années 1980 sera lourde de sens pour les élus républicains, selon Sean Speer, chercheur à l’Institut Macdonald-Laurier.
Si M. Trudeau aborde Ronald Reagan dans son discours, cela pourrait amener les républicains qui admirent l’ancien président à vouloir conserver cet héritage, selon le chercheur.