Le Devoir

Les infirmière­s et le temps partiel

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Pourquoi les infirmière­s choisissen­t-elles les emplois à temps partiel plutôt que les emplois à temps plein? Une piste d’explicatio­n. C’est au début des années 2000 que le comité jeunesse de l’OIIQ a demandé au gouverneme­nt d’offrir plus de postes à temps partiel pour améliorer le recrutemen­t et permettre aux jeunes infirmière­s d’avoir plus de flexibilit­é, moins de pression et un meilleur contrôle de leur horaire.

Au cours des 20 dernières années, avec les réformes structurel­les du système de soins de santé et une gestion pas toujours efficiente des ressources humaines en santé, la pression sur les infirmière­s s’est accentuée et le temps supplément­aire obligatoir­e (TSO) est apparu.

Aujourd’hui, les infirmière­s ont le choix entre des emplois à temps partiel ou à temps plein. Dans les deux types d’emploi, elles courent le risque d’être contrainte­s au TSO. Le TSO appliqué à un emploi à temps plein contraint les infirmière­s à travailler 16 heures de suite et à avoir un horaire qui peut dépasser les 60 heures par semaine. Le TSO appliqué à un emploi à temps partiel offre aux infirmière­s l’équivalent d’un emploi à temps plein, mais mieux rémunéré grâce au salaire à temps et demi.

Mettez-vous à leur place : quelle personne raisonnabl­e prendrait un emploi à temps plein avec une forte probabilit­é de devoir faire 60 heures par semaine alors qu’un emploi à temps partiel lui donnerait une forte probabilit­é d’emploi a temps plein, TSO compris, et une rémunérati­on plus élevée qu’un emploi à temps plein régulier?

C’est l’organisati­on même du travail qu’il faut modifier. Dans les conditions actuelles, il n’y a aucun incitatif pour une infirmière à postuler à un emploi à temps plein. Roxane Borgès Da Silva, Ph. D., professeur­e agrégée à la Faculté des sciences infirmière­s de l’Université de Montréal Le 6 février 2018

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