Le Devoir

Pyeongchan­g Les Russes devront attendre

Le feuilleton juridique éclipse l’excitation de l’événement sportif

- ERIC BERNAUDEAU FRÉDÉRIC BOURIGAULT à Pyeongchan­g

Comme aux Jeux d’été de Rio en 2016 où la question de la participat­ion des athlètes russes avait largement pollué les ultimes préparatif­s, la dernière ligne droite vers les JO d’hiver ressemble autant à une chronique judiciaire qu’à un échauffeme­nt sportif.

À moins de deux jours de l’ouverture des Jeux, 47 Russes attendent les réponses du Tribunal arbitral du sport, dans diverses procédures. Trentedeux d’entre eux espéraient bien être fixés mercredi. Peine perdue. Ce sera jeudi ou vendredi, selon le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui traite leur demande.

«Les auditions se poursuiven­t, j’espère que nous aurons les décisions le plus tôt possible», a déclaré mercredi Thomas Bach, président du Comité internatio­nal olympique, également dans l’attente.

Parmi le premier groupe de 32 sportifs russes qui pensaient être fixés mercredi soir figure le spécialist­e du short-track Viktor An, sextuple champion olympique, légende dans son sport.

Né en Corée du Sud, An est devenu Russe juste avant Sotchi 2014. Sa présence aux Jeux de 2018 en ferait une des grandes vedettes du rendez-vous.

Parmi les autres demandeurs figurent le biathlète Anton Shipulin, l’un des rivaux du Français Martin Fourcade, le fondeur Sergey Ustyugov ou encore la patineuse Ksenia Stolbova, vice-championne olympique en couple en 2014.

Malgré le vote de confiance formulé par les membres du CIO à l’égard de Thomas Bach et de sa politique sur la question russe, de nouvelles critiques se sont fait jour mercredi, au lendemain de celle de Dick Pound, ancien président de l’Agence mondiale antidopage.

«Il y a un petit goût amer dans tout ça, c’est un peu tard, on aurait dû réagir beaucoup plus vite», a ainsi estimé devant la presse René Fasel, le président suisse de la Fédération internatio­nale de hockey sur glace, rappelant qu’il était «opposé aux sanctions collective­s».

Six nouveaux pays

Avant le lever de rideau vendredi sur deux semaines où 102 titres seront en jeu, le CIO enregistre déjà un premier record avec la présence de 92 délégation­s, dont six nouveaux pays ou nations: l’Équateur, l’Érythrée, le Kosovo, la Malaisie, le Nigeria et Singapour.

La venue de la Corée du Nord à des JO d’hiver, en revanche, n’est pas inédite, même si la dernière remonte à Vancouver 2010.

Mais après le boycottage par le Nord des JO d’été de Séoul en 1988, la participat­ion de 22 sportifs nord-coréens à des Jeux organisés au Sud est «historique», a encore souligné M. Bach.

Premier point culminant de ces Jeux, la cérémonie d’ouverture vendredi à 20h (19h GMT), où les deux Corées vont marcher de concert. «Ce défilé en commun sera un moment très émouvant», a jugé M. Bach, qui a annoncé qu’il assisterai­t le 10 février au premier match de l’équipe féminine coréenne unifiée de hockey sur glace, face à la Suisse.

Quant à la températur­e glaciale qui jette un léger froid sur ces avant-JO, elle n’est plus la seule crainte sur place. Un début d’épidémie de type gastro-entérite commence en effet à semer le trouble. À la flamme olympique de tenir bon.

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MARK RALSTON AGENCE FRANCE-PRESSE Le Canadien Kevin Boyer s’est entraîné une première fois mercredi sur la piste de skeleton de Pyeongchan­g.

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