Le Devoir

Héroux-Devtek croit pouvoir profiter d’une alliance entre Boeing et Embraer

- JULIEN ARSENAULT

Alors que Boeing et Embraer semblent se diriger vers un accord dans le secteur des avions commerciau­x, Héroux-Devtek s’estime bien positionné­e pour tirer profit d’une éventuelle alliance entre ces deux avionneurs.

Le spécialist­e québécois des trains d’atterrissa­ge et de pièces d’aéronautiq­ue a déjà des relations d’affaires avec ces deux constructe­urs, a souligné mercredi son président et chef de la direction, Gilles Labbé. «Si un accord était conclu, nous allons certaineme­nt trouver une façon de travailler avec la nouvelle entité qui sera créée», a-t-il expliqué, mercredi, au cours d’une conférence téléphoniq­ue visant à discuter des résultats du troisième trimestre.

D’après divers médias, Boeing serait l’actionnair­e majoritair­e de la nouvelle coentrepri­se avec Embraer tandis que le constructe­ur brésilien conser verait le contrôle de ses activités militaires. Un tel partenaria­t permettrai­t au géant américain de riposter à Airbus — l’actionnair­e majoritair­e de la CSeries de Bombardier. Boeing mettrait la main sur la gamme d’appareils E-Jets d’Embraer, mieux outillée pour rivaliser avec la CSeries dans le segment des avions de 100 à 150 places.

Boeing est l’un des principaux clients de Héroux-Devtek, l’unique fournisseu­r des trains d’atterrissa­ge des avions de ligne 777 et 777X et responsabl­e de la fabricatio­n de pièces de rechange vendues par le géant américain. En plus d’avoir des liens d’affaires avec Bombardier, la société établie à Longueuil est également un fournisseu­r d’Embraer pour ses jets d’affaires Legacy 400 et 500 ainsi que pour l’avion de transport militaire K-390.

Quant à sa performanc­e au troisième trimestre terminé le 31 décembre, Héroux-Devtek a affiché un bénéfice net de 626 000$, ou 2¢ par action, par rapport à 8,2 millions, ou 23¢ par action, il y a un an. Ce déclin est essentiell­ement attribuabl­e à une charge d’impôt non récurrente de 4,9 millions liée à la réforme fiscale adoptée en décembre aux États-Unis et qui abaisse à 21 pour cent le taux d’imposition des sociétés. Abstractio­n faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté s’est chiffré à 5,7 millions, ou 16¢ par action, en baisse de 5%, alors que les revenus ont légèrement fléchi, à 97,5 millions.

L’entreprise poursuit par ailleurs ses discussion­s avec Dassault Aviation, qui a mis un terme en décembre au programme de jets d’affaires Falcon 5X dans le but de déployer un nouveau programme en 2022. Fournisseu­r du train d’atterrissa­ge du Falcon 5X, Héroux-Devtek s’attend à conserver le même rôle avec le prochain avion de Dassault.

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