Les avions du régime syrien ont pilonné la Ghouta orientale, tuant 220 civils en 4 jours. Déluge de feu.
Plus de 220 civils ont péri en quatre jours de frappes incessantes
Les avions du régime en Syrie ont déversé jeudi leurs bombes sur le fief rebelle de la Ghouta orientale, où plus de 220 civils ont péri en quatre jours de frappes incessantes, l’un des bilans les plus meurtriers dans cette région en sept ans de guerre.
Sur un autre front du conflit, la coalition internationale menée par les États-Unis a affirmé avoir tué au moins 100 combattants prorégime dans l’est de la Syrie en riposte à une attaque contre ses alliés dans le combat contre les djihadistes. Le régime syrien a qualifié ces frappes de « crime de guerre ».
D’une rare intensité, les bombardements dans la Ghouta orientale ont touché depuis lundi diverses localités de cette vaste région assiégée depuis 2013, alors que la communauté internationale reste impuissante face à ce conflit dévastateur.
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni à huis clos à New York pour discuter d’une trêve humanitaire d’un mois réclamée par les représentants d’agences de l’ONU selon lesquelles plus de 13 millions de personnes ont besoin d’aide pour survivre.
Hostiles au régime de Bachar al-Assad, les États-Unis ont dit « soutenir » l’appel à une trêve en affirmant que les attaques contre les civils « doivent cesser immédiatement ».
En revanche, la Russie, qui soutient militairement le régime syrien, a jugé par la bouche de son ambassadeur à l’ONU Vassily Nebenzia qu’une telle trêve n’était « pas réaliste ».
Entre-temps, les civils continuent de payer un lourd tribut dans cette guerre déclenchée le 15 mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques avant de se complexifier avec l’implication de puissances étrangères et de groupes djihadistes.
Depuis lundi, 226 civils, dont 58 enfants, ont péri dans le déluge de feu déversé par le régime sur la Ghouta orientale, proche de Damas, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des centaines d’autres ont été blessés alors que secouristes et médecins sont débordés.
Jeudi, 73 civils ont péri sous les bombes de l’armée de l’air, qui ont par ailleurs provoqué d’énormes destructions, a précisé l’ONG.
Situation catastrophique
Selon des témoins, la situation est catastrophique dans la Ghouta orientale, alors que le conflit a fait depuis son déclenchement le 15 mars 2011 plus de 340 000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.
«Il s’agit des quatre pires journées qu’ait connues la Ghouta orientale» depuis le début de la guerre en 2011, a déclaré à l’AFP Hamza, un médecin qui traitait des blessés dans une clinique d’Arbine. «La Ghouta n’a jamais été la cible de bombardements aussi intensifs. »
« La Ghouta orientale connaît un siège digne du Moyen Âge, c’est totalement inacceptable», a dit l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre.