Le Devoir

Interdit de publicatio­n : la Cour suprême se range du côté de la CBC

- JIM BRONSKILL à Ottawa

Le réseau anglais de Radio-Canada n’aurait pas dû se faire ordonner de retirer des articles dans ses archives qui nommaient une jeune victime albertaine, a tranché la Cour suprême du Canada.

Le plus haut tribunal du pays, qui a rendu sa décision unanime vendredi, devait se prononcer sur un dossier qui porte sur les publicatio­ns à l’ère numérique.

Au début du mois de mars 2016, la CBC avait publié deux articles dans lesquels on retrouvait le nom et la photo d’une jeune fille de 14 ans qui avait été retrouvée morte dans son appartemen­t à Edson, en Alberta.

Lorsque l’accusé a comparu en cour dans les jours suivants, le juge avait imposé un interdit de publicatio­n sur toute informatio­n pouvant permettre d’établir l’identité de la victime.

Le diffuseur public avait toutefois refusé de retirer les articles partagés sur son site Internet avant l’interdit, après quoi la Couronne avait réclamé une assignatio­n pour outrage criminel, ainsi qu’une injonction interlocut­oire pour enlever le nom des articles.

Un juge avait rejeté la demande d’injonction, mais la Cour d’appel de la province avait infirmé cette décision, amenant la CBC à se rendre en Cour suprême.

Dans sa décision, la Cour suprême s’est dite d’accord avec le premier juge qui s’était penché sur l’injonction interlocut­oire.

«À mon avis, le juge en cabinet a appliqué le bon test juridique lorsqu’il s’est prononcé sur la demande du ministère public, et sa décision selon laquelle la preuve présentée par ce dernier ne satisfaisa­it pas à ce test ne justifiait pas, dans les circonstan­ces, une interventi­on en appel», a expliqué le juge Russell Brown.

Dans des procédures distinctes, la CBC a été déclarée non coupable d’outrage criminel en mai 2017 pour avoir refusé de retirer les articles.

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