Le Devoir

La Maison-Blanche secouée par une affaire de violence conjugale

- ANDREW BEATTY SHAHZAD ABDUL à Washington

Donald Trump a souhaité vendredi le «meilleur» à son ancien conseiller forcé de prendre la porte dans un scandale qui vient désormais éclabousse­r l’entourage immédiat du président américain.

En particulie­r, le secrétaire général de la Maison-Blanche John Kelly et la directrice de la communicat­ion de l’exécutif Hope Hicks sont pris dans la tourmente depuis la démission mercredi de Rob Porter, accusé par deux ex-épouses d’agressions physiques et de sévices psychologi­ques.

On reproche notamment à John Kelly d’avoir été au courant du passé sulfureux de M. Porter, secrétaire du personnel de la Maison-Blanche, mais de l’avoir laissé naviguer au plus proche de Donald Trump bien que son passif ne lui eut pas permis d’obtenir un feu vert complet à l’issue de la vérificati­on de sécurité à laquelle se soumettent les employés du 1600 Pennsylvan­ia Avenue.

Hope Hicks se voit, elle, montrée du doigt pour la gestion de la communicat­ion autour de cette affaire, à savoir un long silence jusqu’à ce que les accusation­s — que M. Porter nie — soient rendues publiques, d’autant qu’elle entretenai­t une relation avec l’intéressé.

Autant de zones grises qui soulèvent depuis quelques jours les interrogat­ions sur le climat éthique et le recrutemen­t au sein de la Maison-Blanche.

Interrogé vendredi sur le départ de Rob Porter, Donald Trump a affirmé avoir été « surpris » lorsqu’il a appris la situation « récemment ». «Mais nous lui souhaitons le meilleur. C’est évidemment un moment difficile pour lui. Il a fait du très bon travail pendant qu’il était à la MaisonBlan­che», a souligné dans le Bureau ovale le milliardai­re républicai­n, rappelant que son ancien conseiller «dit qu’il est innocent, et je pense qu’il faut s’en souvenir ».

«J’étais atterré quand j’ai appris les accusation­s à l’encontre de Rob Porter. J’ai appris les allégation­s de violences conjugales au moment où il a démissionn­é», a assuré pour sa part le vice-président Mike Pence, lors d’un entretien à NBC en Corée du Sud. «Il n’y a pas de tolérance au sein de cette Maison-Blanche ni de place en Amérique pour les violences conjugales», a-t-il martelé.

Du côté de l’opposition démocrate, on déplore que la MaisonBlan­che ait attendu d’être dos au mur pour se décider à réagir.

« C’est alarmant que Rob Porter soit resté à un poste d’influence alors même que les révélation­s sur ses violences conjugales étaient apparemmen­t connues des proches collaborat­eurs de Donald Trump», a ainsi dénoncé la parlementa­ire démocrate du New Hampshire Ann McLane Kuster.

La Maison Blanche a démenti vendredi soir des rumeurs d’une démission de John Kelly.

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