Le Devoir

La direction fait obstacle à une reprise des négociatio­ns

- PATRICE BERGERON à Québec

La ministre du Travail, Dominique Vien, a échoué dans sa tentative vendredi de faire reprendre les négociatio­ns pour régler le lockout à l’aluminerie ABI de Bécancour. La direction a fait savoir en fin de journée qu’elle n’a pas l’intention de se rasseoir formelleme­nt à la table, contrairem­ent à ce que la ministre avait pu déduire.

Dans un communiqué diffusé en fin d’après-midi vendredi, l’entreprise dit apprécier l’aide que le gouverneme­nt a offerte dans le cadre de ce processus, y compris la rencontre de vendredi pour discuter de l’état de la situation. Elle précise toutefois que son offre finale était «très compétitiv­e, parmi les meilleures du secteur manufactur­ier au Québec». De même, la direction dit être «ouverte à recevoir les idées du syndicat sur la façon d’améliorer fondamenta­lement la manière de travailler ensemble», mais elle ajoute qu’«ABI doit augmenter sa productivi­té afin d’être plus compétitiv­e et de réussir à long terme».

ABI a également justifié son recours au lockout en plaidant que «la condition de l’usine s’est considérab­lement détériorée. La direction d’ABI a pris les mesures nécessaire­s pour protéger ses gens et ses actifs après que le syndicat a rejeté son offre».

Le syndicat des travailleu­rs d’ABI, affilié à la FTQ, a diffusé un communiqué pour répondre à l’entreprise. «Nous n’avons pas senti dans le communiqué du propriétai­re majoritair­e une volonté claire de négocier, a affirmé le président du syndicat, Clément Masse. Nous espérons qu’une fois rendus autour d’une même table, nos vis-à-vis seront dotés d’un mandat pour négocier les points restant en litige et trouver des solutions. »

Plus tôt en journée, la ministre avait rencontré tour à tour à son bureau de Québec les deux parties et avait jugé les rencontres «franchemen­t satisfaisa­ntes». Elle avait aussi déclaré que les parties «sont prêtes à se rasseoir, nous mettons les dispositio­ns en place pour qu’elles puissent se rasseoir et se parler». Pas moins de 1030 syndiqués sont dans la rue en raison de ce conflit, dont un des enjeux semble être le respect de l’ancienneté dans les mouvements de main-d’oeuvre.

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