Le Devoir

Diversific­ation contre volatilité

- GÉRARD BÉRUBÉ

La semaine qui se termine a marqué le retour de la volatilité en Bourse. Elle indique aussi que les portefeuil­les diversifié­s ont mieux résisté. Dure semaine boursière. Le S & P 500 a terminé la semaine en baisse de 5,2%. Son recul est de 8% depuis son sommet de janvier, après avoir été momentaném­ent de 10%. À Toronto, la baisse hebdomadai­re du TSX est de 5 %.

Ce retour de la volatilité est venu rappeler que l’approche portefeuil­le et la répartitio­n d’actif demeurent la base en matière d’investisse­ment à long terme. Alain Desbiens, directeur des ventes de FNB BMO, parle de diversific­ation entre les éléments d’actif (revenu fixe et actions), géographiq­ue, tant pour le fixe que pour les actions, entre l’approche indicielle et des stratégies factoriell­es et actives, et diversific­ation de devises.

Et les institutio­nnels ne sont plus les seuls à pouvoir accéder à une telle diversific­ation. Les Fonds négociés en Bourse (FNB) sont venus démocratis­er la répartitio­n d’actif, à moindres frais.

Le spécialist­e de Gestion mondiale d’actifs BMO donne des exemples de disparité des rendements cette semaine. Un fonds obligatair­e type a dégagé un rendement négatif de 0,8%. Mais un fonds de revenu fixe diversifié comprenant des obligation­s diverses et des actions privilégié­es a offert une performanc­e positive de 1,5%, de 3% pour un FNB américain de faible durée, alors qu’un FNB revenu fixe canadien de court terme a dégagé un léger rendement positif. Et il fallait être non couvert, donc non protégé contre la fluctuatio­n des devises. Autrement, la couverture aurait coûté quelque 250 points de base.

Les fonds de dividendes et les stratégies d’options d’achat couvertes ont aussi résisté. Évidemment, ces exemples s’inscrivent dans la conjonctur­e et n’indiquent en rien qu’ils sauraient se répéter dans un autre contexte.

FNB à faible volatilité

Autre élément intéressan­t. Il en était question en décembre, dans Stratégies pour marché boursier surévalué. Les FNB à faible volatilité ont également livré la marchandis­e. Du moins, leur rendement a été négatif, mais moins que celui de l’indice de référence, soit un différenti­el de l’ordre de 100 points de base. Dans un marché baissier, leur rôle consiste à atténuer le repli, rappelle Alain Desbiens.

Selon les données historique­s compilées par BMO Gestion d’actifs, les fonds à faible volatilité peuvent capter, bon an, mal an, entre 70 % et 90 % de la hausse de l’indice de référence, mais entre 35% et 60% de la baisse. À plus long terme — c’est l’approche Warren Buffet —, «les titres moins volatils ou plus défensifs obtiennent un meilleur rendement que l’ensemble du marché puisque leur valeur baisse souvent moins pendant les périodes de correction et qu’elle augmente tout de même pendant les périodes haussières », a-t-on écrit.

Pour la suite des choses, « les soubresaut­s qui surviennen­t sur les marchés financiers sont sains. Nous demeurons optimistes quant aux perspectiv­es économique­s, surtout en raison du fait que cette correction marquée reposait sur de bonnes nouvelles», écrit Paul Taylor, premier vice-président, chef des placements, Répartitio­n de l’actif chez BMO. Il ajoute qu’« à la suite de sa forte dégringola­de, l’indice S & P 500 se négocie maintenant à un multiple plus raisonnabl­e de 16,9 fois les prévisions de bénéfices de 2018, une baisse marquée par rapport à 19,5 fois à la fin de la semaine dernière. » Ces bénéfices devraient croître de 12 % en 2018, contre 14 % l’an dernier.

Le spécialist­e continue à préférer les actions aux obligation­s. Mais à des portefeuil­les devenus plus frileux avec le retour de la volatilité, il recommande des solutions de revenu investissa­nt de façon modérée dans les actions.

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