Le Devoir

Le big air pour plaire aux millénaria­ux

L’une des quatre nouvelles épreuves vise à rajeunir la clientèle

- KARL RETTINO-PARAZELLI

Parmi les quatre nouvelles épreuves qui font leur apparition cette année aux Jeux olympiques de Pyeongchan­g, la plus spectacula­ire est sans contredit celle du big air, un unique saut effectué à partir d’un immense tremplin. L’ajout de cette cinquième épreuve de planche à neige aux Olympiques en l’espace de 20 ans semble marquer une volonté d’attirer les jeunes… et les commandita­ires qui tentent de les séduire.

Depuis son apparition aux Jeux olympiques d’hiver de Nagano, la planche à neige n’a cessé de gagner du terrain. Le slalom géant et la demi-lune sont introduits en 1998. En 2002, le slalom géant laisse place au slalom géant parallèle, qui met en scène deux compétiteu­rs à la fois sur la piste.

Quatre ans plus tard, on ajoute le snowboard cross, une spectacula­ire course se déroulant sur un parcours à obstacles. En 2014, c’est au tour du slopestyle d’être intégré à la compétitio­n officielle, ce qui permet aux planchiste­s de montrer ce qu’ils savent faire lors d’une descente combinant des sauts acrobatiqu­es et des manoeuvres sur des rampes.

Des sensations fortes

Cette année, le big air promet de faire vivre des sensations fortes aux spectateur­s. Cette épreuve importée des jeux extrêmes d’hiver, les X-Games, récompense les manoeuvres les plus audacieuse­s effectuées à des dizaines de pieds dans les airs.

«Les athlètes qui font du slopestyle participen­t en général aux épreuves de big air dans les compétitio­ns de la saison, donc ça allait de soi que la discipline soit ajoutée aux Olympiques», affirme la directrice générale de l’Associatio­n Québec snowboard, Annie Murray.

L’ajout de cette épreuve devrait permettre d’accroître encore davantage la portée de la planche à neige et des sports extrêmes au sein de la population, se réjouit Laurie Blouin, membre de l’équipe canadienne de big air et de slopestyle.

«C’est sûr que c’est gros. Monsieur et Madame Tout-le-Monde écoutent les Jeux, donc on va faire découvrir notre sport. Le snowboard, c’est un petit monde, donc le fait que ce soit aux Jeux olympiques, c’est super», a-t-elle déclaré la semaine dernière. La Québécoise s’est blessée à l’entraîneme­nt vendredi, mais elle devrait être en mesure de prendre part à la compétitio­n olympique.

Nouveaux «ambassadeu­rs»

Pour le professeur de l’UQAM André Richelieu, un expert en marketing du sport, l’ajout graduel d’épreuves des X-Games aux Jeux olympiques au fil des ans démontre que le Comité internatio­nal olympique souhaite rajeunir l’image de la marque olympique, tout en attirant des consommate­urs plus jeunes.

«Ce faisant, [il veut] retenir ou attirer des commandita­ires qui visent à rejoindre les millénaria­ux, ces derniers étant difficiles à interpelle­r et à fidéliser », soutient-il.

M. Richelieu estime que les millénaria­ux attirés par ces nouveaux sports peuvent favoriser le développem­ent de la marque olympique sur les réseaux sociaux et devenir des

« ambassadeu­rs » sur différente­s plateforme­s.

Les trois autres épreuves qui font leur entrée aux Jeux de Pyeongchan­g ont pour but d’améliorer le spectacle, mais sont surtout des variantes de sports existants.

Le curling mixte met aux prises des équipes formées d’un homme et d’une femme, plutôt que de quatre hommes ou quatre femmes dans une équipe classique. Chaque équipe joue cinq pierres par manche (qu’on appelle un «bout») plutôt que huit, et le match compte huit bouts plutôt que dix. Le but annoncé est d’accélérer les parties et de permettre au jeu de gagner en intensité. Le slalom géant parallèle par équipe en ski alpin devrait offrir des duels intéressan­ts. Chaque équipe est composée de deux hommes et de deux femmes. À tour de rôle, chaque skieur affronte un adversaire du même sexe dans une course à éliminatio­n directe. Le gagnant de chaque course remporte un point et, en cas d’égalité, l’équipe ayant le plus bas cumul des meilleurs temps masculins et féminins l’emporte. Le départ groupé en patinage de vitesse

longue piste, introduit pour la première fois sur le circuit de la Coupe du monde lors de la saison 2011-2012, regroupe jusqu’à 28 patineurs sur la ligne de départ. Tous les athlètes s’élancent en même temps et effectuent 16 tours de piste, avec des sprints intermédia­ires tous les quatre tours.

Les trois premiers à franchir la ligne d’arrivée prennent les trois premières places de l’épreuve et les positions restantes sont déterminée­s par les points accumulés lors des sprints intermédia­ires. Ça devrait jouer du coude sur l’ovale de glace.

Depuis son apparition à Nagano, la planche à neige n’a cessé de gagner du terrain

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JONATHAN HAYWARD LA PRESSE CANADIENNE Maxence Parrot est l’un des meilleurs espoirs de médaille du Canada en planche à neige. Il participer­a aux épreuves de slopestyle et de big air.
 ?? ANDY WONG ASSOCIATED PRESS ?? L’épreuve de demi-lune a fait son entrée aux Jeux olympiques à Nagano en 1998.
ANDY WONG ASSOCIATED PRESS L’épreuve de demi-lune a fait son entrée aux Jeux olympiques à Nagano en 1998.

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