Le Devoir

Des puces intelligen­tes conçues au Québec au poignet de tous les athlètes

- KARL RETTINOPAR­AZELLI

Dominic Gagnon participe cette année à ses premiers Jeux olympiques. Il n’est ni patineur ni hockeyeur et il n’a jamais fait de saut à ski. Il est plutôt cofondateu­r de l’entreprise québécoise Connect and Go, sélectionn­ée par le comité organisate­ur des Jeux de Pyeongchan­g pour distribuer des milliers de bracelets intelligen­ts dans le village olympique.

Après avoir déployé leur technologi­e la semaine dernière pour une deuxième fois dans le cadre du Super Bowl, les dirigeants de la compagnie ont pris la direction de Pyeongchan­g pour distribuer plus de 10 000 bracelets intelligen­ts à l’intérieur de l’enceinte du village olympique.

Ces bracelets contrôlent les entrées et les sorties des personnes accréditée­s. Ils peuvent également contenir des renseignem­ents personnels, comme un contact d’urgence ou des renseignem­ents nutritionn­els, et permettent de payer sans sortir son portefeuil­le.

Dans un village où toute la planète se rassemble, les bracelets simplifien­t le paiement en donnant accès à une devise unique, soutient M. Gagnon.

Le Comité olympique canadien a d’abord approché Connect and Go pour utiliser sa technologi­e dans la Maison du Canada, ce qui a piqué la curiosité des organisate­urs coréens. Sans même le demander, la compagnie québécoise a ainsi mis la main sur l’un de ses plus importants contrats depuis sa fondation en 2012.

«Les Jeux olympiques, c’est bon pour la crédibilit­é, affirme Dominic Gagnon. Le Super Bowl a une très forte résonance aux États-Unis, mais je pense qu’à l’échelle internatio­nale, les Jeux olympiques résonnent encore plus fort.»

Le cofondateu­r de Connect and Go, qui a fait parler de lui en novembre dernier avec son projet de bracelet pour itinérants, profitera de son passage en Asie pour rencontrer des clients potentiels en Corée du Sud et au Japon. « Dans le marché des parcs d’attraction­s qu’on vise actuelleme­nt, l’Asie est l’endroit le plus florissant où la croissance est la plus rapide », note-t-il.

Pour l’entreprise québécoise, le mandat confié par les responsabl­es des Jeux de Pyeongchan­g est en quelque sorte un projet-pilote en vue des Olympiques de 2020 à Tokyo. Le comité organisate­ur nippon a déjà montré de l’intérêt et Dominic Gagnon voit grand.

«À Pyeongchan­g, c’est un projet de 12 000 bracelets pour les athlètes et ceux qui se trouvent dans le village olympique, mais pourquoi ne pas élargir le projet à tous les participan­ts et à tout le site olympique, ce qui voudrait dire des centaines de milliers de personnes ? »

D’ici là, il veut vivre l’expérience olympique sans retenue. «Ce sont mes premiers Jeux. J’espère que ce ne sera pas mes derniers. »

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