Soulève des questions
« confiance » aux citoyens et aux investisseurs
prises du secteur ont en effet un urgent besoin que des projets de pipeline puissent se réaliser dans des délais plus courts. Les pipelines majeurs que sont Trans Mountain et Keystone XL, approuvés par le gouvernement Trudeau, sont toutefois bloqués par une vive opposition qui risque de perdurer, malgré la réforme fédérale.
Climat
Au-delà de la question des échéanciers, qui fait écho aux souhaits des investisseurs, Ottawa répond aussi au besoin de regagner la «confiance des citoyens» en soulignant que tous les projets industriels devront être cohérents avec ses engagements «en matière de changement climatique». «C’est un pas dans la bonne direction, surtout qu’avec l’ONE, on refusait tout simplement d’aborder cette question, rappelle le directeur général d’Équiterre, Sidney Ribaux. Mais pour le moment, on manque de détails sur la façon dont les changements climatiques seront pris en compte. »
Pour les groupes environnementaux, placer la question climatique en tête de liste signifierait bloquer tous les projets qui favorisent l’expansion du secteur des énergies fossiles, dont les pipelines, les terminaux gaziers ou les nouveaux projets d’exploitation.
Mais ce n’est pas l’intention du gouvernement de Justin Trudeau. «Nous avons besoin de montrer au monde entier que nous pouvons protéger l’environnement et attirer des investissements», a résumé jeudi la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, en insistant sur le fait que le nouveau processus permettra aux « bons projets» d’aller de l’avant et donnera davantage de certitudes à l’industrie.
Mme McKenna a par ailleurs fait valoir que tous les projets qui ont déjà été approuvés ou qui ont déjà entamé le processus d’évaluation environnementale selon les règles actuelles «ne retourneront pas à la case départ». En clair, si le pipeline Énergie Est n’avait pas été abandonné, son évaluation se poursuivrait selon les règles mises en place par le gouvernement conservateur. Le mégaprojet gazier Énergie Saguenay, mais aussi l’expansion du port de Québec et du port de Montréal, suivra d’ailleurs cette voie.
Une décision «contradictoire», selon le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin. Il cite comme exemple le pipeline Trans Mountain, qui est au coeur d’une querelle entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. Même si ce projet a été approuvé en vertu de règles que le fédéral juge aujourd’hui inadéquates, il sera construit, ont répété jeudi les ministres libéraux Catherine McKenna et Jim Carr. Pourquoi? Sa réalisation est dans «l’intérêt national », un critère sujet à interprétation et que le fédéral a inscrit en tête de liste dans sa réforme.