Le Devoir

Temps dur pour le clip

Privé de son principal financemen­t, le milieu musical craint l’essoufflem­ent d’une vitrine essentiell­e

- PHILIPPE PAPINEAU

Depuis le mois d’août dernier, l’industrie du vidéoclip québécoise se retrouve sur la corde raide en raison du tarissemen­t d’un des volets du Fonds Remstar, sa source de financemen­t principale. Sept mois plus tard, le milieu musical est inquiet et espère que le CRTC, dont une décision a causé cet assèchemen­t des subvention­s, ajustera le tir pour que ne s’essouffle pas un écosystème déjà fragile.

«Si c’était possible avant pour une boîte de production d’avoir une vocation pour le vidéoclip, ce n’est plus possible aujourd’hui. C’est absolument impossible», illustre le producteur et réalisateu­r Pierre-Alexandre Girard. Il en sait quelque chose, lui qui a cofondé DTO Films il y a un peu plus de quatre ans avec Daniel Abraham.

Les deux trentenair­es et leur acolyte Antoine Lortie-Ouellet s’inquiètent de voir le monde du clip s’effriter, eux qui misent aujourd’hui sur la publicité et les webséries pour faire vivre leur entreprise, désormais associée à la maison de production Mile Inn.

«Depuis qu’on a fini les derniers vidéoclips financés par le Fonds Remstar en novembre, on en a fait un seul autre, lance Antoine LortieOuel­let. Avant, quand il y avait un dépôt qui s’en venait, les labels venaient souvent nous voir. Là, il n’y a rien qui rentre, il n’y a pratiqueme­nt rien sur la table. Et tout ce qui est sur la table est très mince. »

Une décision et ses impacts

En mai dernier, le CRTC a accepté de renouveler la licence des chaînes MusiquePlu­s et de MusiMax, tout en levant l’obligation des deux propriétés de Groupe V Médias de diffuser des vidéoclips en ondes. Du même coup, le Fonds Remstar a mis fin en août dernier à son volet « Vidéoclips musicaux», qui injectait environ 1 million par année dans leur production.

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