Le Devoir

Un cours consacré à Leonard Cohen

La diversité religieuse sera au coeur du programme de l’école d’été

- MARTINE LETARTE Collaborat­ion spéciale

Un peu plus d’un an après son décès, l’auteur-compositeu­r-interprète montréalai­s Leonard Cohen ne cesse de fasciner ici et à l’internatio­nal. À un point tel qu’une nouvelle école d’été offerte au Campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke par le Centre d’études du religieux contempora­in consacrera un cours à son imposante oeuvre.

Les amateurs de Leonard Cohen inscrits comme étudiants libres au deuxième cycle ainsi que les étudiants à la maîtrise en études du religieux contempora­in pourront dès cette année s’inscrire à l’école d’été «L’autre présence » dans l’oeuvre de Cohen.

Ce titre est inspiré d’un livre que publiera prochainem­ent Alexandra Pleshoyano, professeur­e associée au Centre d’études du religieux contempora­in de l’Université de Sherbrooke, également responsabl­e de l’école d’été.

Pour celle qui étudie depuis dix ans les écrits de Leonard Cohen, l’artiste a toujours eu une grande attirance pour le sexe opposé et il était constammen­t à la recherche d’une femme idéale, à la fois humaine et divine. Une grande partie de sa poésie témoigne de cette quête incessante. C’est à travers la rencontre de l’«autre présence» qu’il aspire à la guérison, à la réunificat­ion de son être.

«Nombreux sont les figures et les symboles qui révèlent le mystère de cette “autre présence”, c’est-à-dire de cette “énergie créatrice” dans l’oeuvre de Cohen», soutient Mme Pleshoyano, qui travaille dans les archives de la Succession Leonard Cohen et qui a collaboré à la révision éditoriale de chacun des textes du poète pour son volume posthume Leonard Cohen: The Flame, qui paraîtra en octobre. L’école d’été explorera les formes et les circonstan­ces dans lesquelles apparaît cette «autre présence» à travers son art.

«À l’instar du feu, de l’amour ou de la flamme, l’énergie créatrice peut guérir et unifier, tout comme elle peut ravager et anéantir, selon la dispositio­n de celle ou de celui qui l’accueille, ajoute Mme Pleshoyano. Leonard était un funambule entre sa volonté lumineuse et sa volonté funèbre. Il tentait de vivre dans le milieu, dans cet espace qu’il appelait la liberté.»

Dans le cadre de l’école d’été, Alexandra Pleshoyano accueiller­a quelques invités, dont l’avocat Robert Kory, qui a été un ami proche de l’artiste, ainsi que son agent. Il est maintenant représenta­nt de la Succession Leonard Cohen.

Ce cours de maîtrise se donne sur cinq jours de classe, les 5, 18, 19 mai ainsi que les 1er et 2 juin, de 9 h à 16 h 15, au Campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke.

Diversité religieuse

Par ailleurs, l’école d’été du Centre d’étude du religieux contempora­in de l’Université de Sherbrooke consacrera une bonne partie de sa programmat­ion à la diversité religieuse. «On a beaucoup touché aux accommodem­ents raisonnabl­es dans l’école d’été précédente, mais cette fois, on a voulu aller plus loin en regardant les pratiques des différente­s religions qui peuvent amener des défis en matière d’interventi­on», affirme Lorraine Derocher, responsabl­e de l’école d’été et professeur­e associée au Centre.

Le ramadan, la nourriture cachère et les croyances quant à la mort font partie des thèmes qui seront abordés.

«Qu’on soit dans le milieu policier, carcéral, de la santé, de la psychologi­e, du travail social, de l’éducation, ou autre, les intervenan­ts se retrouvent face à des gens attachés à leur religion et ils ont besoin de comprendre certaines des pratiques pour mieux faire leur travail», explique Lorraine Derocher, spécialist­e des nouveaux mouvements religieux et des sectes, qui abordera également ces réalités lors de l’école d’été.

Les pratiques de l’islam, du judaïsme, du christiani­sme (pratiques orthodoxes protestant­es et évangéliqu­es), des religions orientales telles que l’hindouisme, le bouddhisme et le sikhisme seront aussi présentées aux étudiants par des spécialist­es et membres de ces communauté­s religieuse­s. Tout un volet portera aussi sur la vision du monde autochtone au Canada.

«La société québécoise a beaucoup évolué ces dernières années sur les questions de diversité religieuse, affirme Mme Derocher. Les gens sont plus ouverts qu’avant et s’informent maintenant beaucoup lorsqu’ils ont des demandes d’accommodem­ent. Avec l’école d’été, nous voulons vraiment intervenir au niveau de la pratique pour permettre aux étudiants de développer les connaissan­ces nécessaire­s pour augmenter les chances de succès de leur interventi­on sur le terrain. »

L’école d’été donne trois crédits aux étudiants à la maîtrise en études du religieux contempora­in, mais on peut s’y inscrire comme étudiant libre lorsqu’on a obtenu un baccalauré­at.

Les journées de classe se tiendront les 11, 12 et 26 mai, puis les 15 et 16 juin, de 9 h à 16 h 30.

«Cette formule de cours partagée entre les vendredis et samedis est aimée des gens parce qu’elle leur prend un peu de leur temps les fins de semaine, mais aussi un peu du temps de travail, indique Mme Derocher. Plusieurs demandent à leur employeur de les libérer pour venir suivre ce cours. »

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PEDRO RUIZ LE DEVOIR L’école d’été explorera les formes et les circonstan­ces dans lesquelles apparaît l’«autre présence» à travers l’art de Leonard Cohen.

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