Le Devoir

Quand les enfants s’occupent du souper

Un camps culinaire amuse les jeunes tout en donnant une pause aux parents

- MARTINE LETARTE Collaborat­ion spéciale

Lasagne, falafels, poulet portugais, gâteau forêt-noire : le défi sera grand, mais appétissan­t pour les jeunes inscrits au camp culinaire de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), qui revient après une pause de 10 ans. Dans la foulée de son cinquantiè­me anniversai­re, l’établissem­ent de la rue Saint-Denis, à Montréal, souhaite avec ce projet donner la chance aux enfants de s’amuser en apprenant des bases de la cuisine, tout en donnant une petite pause de repas aux parents.

« La cuisine est de plus en plus populaire chez les jeunes, notamment grâce aux nombreuses émissions de télévision, alors nous avons décidé de relancer notre camp culinaire pour donner une chance aux jeunes de cuisiner et d’apprendre des techniques qu’ils pourront rapporter à la maison», explique Caroline Chantal, du Centre d’expertise en tourisme, hôtellerie et restaurati­on de l’ITHQ.

Les organisate­urs ont aussi pensé aux parents venus au bout de leurs idées de lunchs et de soupers à la fin de l’année scolaire en offrant un camp «repas inclus»! Les enfants cuisineron­t leur dîner en matinée et le souper pour toute leur famille en après-midi.

«Les enfants sont très fiers de réussir à préparer le repas du soir pour leur famille et c’est important pour nous aussi que les menus proposés soient suffisamme­nt faciles à réaliser pour que les enfants puissent les reproduire par la suite à la maison avec leurs parents et leurs frères et soeurs», explique Mme Chantal.

Des menus découverte­s faciles à réaliser

Chef et enseignant­e à l’ITHQ depuis 1999, Nicole-Anne Gagnon a eu l’idée du camp culinaire il y a plusieurs années alors qu’elle cuisinait avec les ados de ses amis en vacances dans un chalet. Pour le grand retour cette année, elle reprend la formule initiale du camp, tout en la remettant au goût du jour.

«Je dis toujours à mes étudiants qu’en cuisine, on ne change pas une recette gagnante, alors je fais la même chose avec le camp qui, depuis sa création, apprend aux jeunes des techniques de cuisine sans qu’ils s’en rendent vraiment compte, à travers la réalisatio­n de différente­s recettes», explique Nicole-Anne Gagnon.

Par exemple, on trouve sur le menu cette année un poulet portugais. «C’est très populaire actuelleme­nt, mais en réalité, on montrera aux jeunes avec cette recette à faire un rôti, explique la chef. Une fois qu’on a la technique, c’est facile de changer la sauce.»

C’est la même chose avec les pâtes fraîches, qui seront préparées pour la lasagne mais qui pourront être faites dans différente­s formes par la suite. Les jeunes apprendron­t aussi à réaliser une pâte à pizza, une vinaigrett­e, une pâte brisée, un roux et une béchamel. Certains pourront certaineme­nt en apprendre à leurs parents après le camp!

«Une fois que les jeunes maîtrisero­nt ces bases, ils seront capables ensuite de lire une recette et de la comprendre», affirme Mme Gagnon.

La cuisine végétarien­ne sera aussi en vedette une journée où les enfants réaliseron­t notamment des falafels et un pâté chinois végétarien qui leur permettra d’apprendre les bases de la préparatio­n d’une purée.

«Avant, les jeunes pouvaient être un peu réfractair­es à la cuisine végétarien­ne, mais maintenant, je sens vraiment un intérêt chez eux, alors que plusieurs deviennent végétarien­s, et même véganes, constate la professeur­e. Ce sont des courants de plus en plus présents, alors c’est important d’en tenir compte.»

Du côté de l’Asie maintenant, un pad thaï est au menu, tout comme des sushis que les enfants adorent préparer généraleme­nt.

Et ils font la vaisselle! «On apprend aux jeunes que ça va avec la cuisine et les parents aiment beaucoup ça!» s’exclame Nicole-Anne Gagnon.

Un cadeau pour toute la famille

Les jeunes ne chôment donc pas au camp culinaire de l’ITHQ. «Ils cuisinent toute la journée, alors c’est certain qu’ils doivent avoir envie de ça, mais en général, ça se passe très bien parce qu’on est super bien organisés et ça roule », affirme la chef.

Elle remarque aussi que, souvent, une forme d’émulation se produit chez les jeunes, ce qui les amène à se surpasser. «Puis, même s’ils sont fatigués à la fin de la journée, ils sont vraiment fiers de ramener à la maison quelque chose qu’ils ont fait de leurs mains, indique la professeur­e. Le travail manuel les sort de leurs habitudes. Réaliser quelque chose de concret est bon pour leur estime et ils reviennent motivés le lendemain. »

Les enfants de 10 à 15 ans peuvent participer au camp culinaire d’une semaine de l’ITHQ, qui est offert pendant sept semaines à partir du 26 juin. Dix cuisines peuvent accueillir chacune 16 jeunes, séparés en groupe selon leur âge, pour une question de rythme.

L’équipe du camp est composée de professeur­s de l’ITHQ et d’autres profession­nels du milieu de la cuisine embauchés pour l’occasion, dont d’anciens étudiants. «Il m’est arrivé, lorsque j’enseignais à l’ITHQ, de reconnaîtr­e des jeunes que j’avais vus auparavant dans le camp culinaire, affirme Nicole-Anne Gagnon. Il y a de belles carrières dans le domaine de l’hôtellerie et fréquenter l’ITHQ à un jeune âge ouvre de nouveaux horizons. On ne sait pas où cela peut mener ! »

Le camp se déroule de 9h à 16h et un service de garde est offert plus tôt en matinée ainsi qu’en fin de journée.

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ISTOCK La cuisine végétarien­ne sera aussi en vedette une journée.

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