Le cinéma à Télé-Québec
La chronique d’Odile Tremblay dans Le Devoir du 8 février («Faire son cinéma à Télé-Québec») m’a beaucoup touchée parce que je partageais avec elle cette nette impression qu’on manquait de diversité cinématographique sur nos chaînes de télévision. J’ai voulu voir où on en était. J’ai pris la chronique «Les films à voir à la télé» dans Le Devoir du samedi 3 février qui couvre la semaine du 3 au 9 février 2018. On y répertorie 60 films: 35 d’entre eux proviennent des États-Unis, soit 58%. Le reste est partagé par les sept pays suivants: 8 du Canada, 8 de la France, 4 de la Grande-Bretagne, 2 de l’Espagne et les 3 derniers par la Suisse, la République tchèque et l’Argentine. Ce qui ne fait pas beaucoup de diversité.
Quelles sont les chaînes de télévision qui diffusent ces films non états-uniens? C’est TFO qui mène, avec 8 films, Radio-Canada 2, ARTV 2 et Télé-Québec 2. Quant à la diversité des genres, seuls 7 films (12%) pré- sentés ont été réalisés par une femme. TéléQuébec n’en a diffusé aucun.
J’ai rappelé récemment à Télé-Québec que, lors du Centenaire du cinéma, cette chaîne avait programmé tout un été de cinéma intitulé «Cent ans cent films». Cette série avait eu beaucoup de succès.
J’ai d’autres suggestions pour ouvrir les esprits sur un autre cinéma. Un soir par semaine, on pourrait nous présenter un film primé de chaque pays, dans l’objectif de nous faire découvrir d’autres cinématographies. Il pourrait aussi y avoir un film de femme par semaine pendant toute une saison. Ces suggestions ont été bien reçues à Télé-Québec, mais je ne sais pas si on en tiendra compte. La diversité cinématographique est un créneau que cette chaîne doit occuper parce que nous comptons sur elle pour assurer la relève des cinéphiles et l’ouverture à la diversité que le cinéma nous apporte.
Lucette Lupien Montréal, le 10 février 2018