«Je l’ai fait», s’est exclamé Mikaël Kingsbury
Mikaël Kingsbury fait grand étalage de son talent pour remporter l’or
Bokwang, Corée du Sud — Mikaël Kingsbury est véritablement le «King des bosses » ! Le skieur acrobatique de Deux-Montagnes a survolé la super finale de l’épreuve des bosses aux Jeux olympiques de Pyeongchang, s’assurant le seul titre qui manquait encore à son palmarès : l’or olympique.
Kingsbury procure ainsi une troisième médaille d’or olympique d’affilée au Canada dans cette discipline puisqu’Alexandre Bilodeau avait triomphé aux Jeux de Vancouver et de Sotchi.
Cette médaille d’or couronne par ailleurs un palmarès inégalé pour Kingsbury, qui totalise 70 podiums, dont 48 premières positions, en 87 épreuves au circuit de la Coupe du monde.
«La pression [pour remporter cette médaille] a monté au cours des quatre dernières années», a-t-il admis en entrevue à RadioCanada. «Le fait d’être considéré comme le favori a ajouté encore plus de stress, sans compter que la compétition a été présentée en soirée. Il a fallu attendre toute la journée.»
Kingsbury a suivi son plan à la lettre. «Je ne voulais pas gagner chaque ronde. Je voulais simplement passer à la ronde suivante et en profiter pour prendre toutes les informations afin de faire la meilleure descente en super finale. »
La stratégie s’est avérée payante. Kingsbury, l’avant-dernier à s’élancer sur la piste du parc de neige Phoenix, a réalisé une descente parfaite pour récolter une note de 86,63. «Je l’ai fait!» s’est-il exclamé aussitôt. La médaille n’était cependant pas dans la poche.
Le Japonais Daichi Hara, classé premier dans la descente précédente, pouvait encore brouiller les cartes. «Je connais Daichi depuis des années. C’est un très bon skieur, mais je savais qu’il ne pouvait pas gagner. »
L’Australien Matt Graham, 7e à Sotchi, a obtenu la deuxième position avec une note de 82,57, devançant de justesse le Japonais (82,19).
Marc-Antoine Gagnon, de Terrebonne, a encore abouti au pied du podium, au 4e rang comme à Sotchi. «J’aurais aimé que mon chum monte avec moi sur le podium», a dit Kingsbury avec une pointe de déception.
L’histoire de Mikaël Kingsbury ressemble à un scénario de film. Il n’était âgé que de 9 ans quand, après avoir vu les Jeux de Salt Lake City, en 2002, il a accroché à la tête de son lit le dessin des anneaux olympiques avec la mention «Je vais gagner».
«Chaque matin et chaque soir, je regardais ce dessin. C’était l’objectif de ma vie. J’y ai toujours cru, et les gens de mon entourage aussi ! »
Même son grand frère l’a aidé à apprendre à gagner, a-t-il raconté en riant. «Il me battait toujours. Il ne me donnait jamais une chance de gagner. Je devais trouver des moyens stratégiques pour le battre ! »
Kingsbury a suivi la voie tracée par la génération précédente de sauteurs québécois, à commencer par Jean-Luc Brassard. «Sur les pentes, je disais à mon père «Regarde, je vais vite comme Jean-Luc Brassard». Il a toujours été pour moi non seulement un modèle comme athlète, mais aussi comme homme. C’est une fierté pour moi de voir mon nom à côté du sien et de celui d’Alexandre Bilodeau. »
Demi-lune et hockey
En demi-lune, aucune des trois Canadiennes n’est parvenue à accéder à la finale. Mercedes Nicoll, de Whistler, en Colombie-Britannique, a terminé au 18e rang grâce à une note de 50,00. Elizabeth Hosking, de Longueuil, a pris la 19e position en vertu d’une descente de 36,75. Calynn Irwin, de Toronto, s’est quant à elle contentée d’une 23e place (23,25).
Finalement, à son dernier match préparatoire, l’équipe canadienne de hockey masculin a par ailleurs obtenu une victoire de 4-1 aux dépens de la Suède.
Sur l’ovale, la Néerlandaise Ireen Wüst a mis la main sur le 1500. Elle a été accompagnée sur le podium de la Japonaise Miho Takagi et de sa compatriote Marrit Leenstra.
Finalement, au saut à ski féminin, la Norvégienne Maren Lundby a remporté l’épreuve du tremplin normal, devant l’Allemande Katharina Althaus et la Japonaise Sara Takanashi.