Le Devoir

Wall Street reprend pied

La Bourse a réduit du tiers lundi sa perte encaissée la semaine dernière

- GÉRARD BÉRUBÉ

Wall Street a poursuivi sur sa lancée de vendredi pour réduire lundi du tiers sa perte de 5,2% encaissée la semaine dernière. Les boursicote­urs ont redonné priorité à la bonne santé de l’économie américaine et à la vigueur de la croissance du bénéfice des entreprise­s.

Les grands indices de la Bourse de New York avaient affiché un gain de 1,4% vendredi, mettant un terme à une semaine boursière plutôt volatile au cours de laquelle ils ont accumulé une perte de 5,2 %. Ils subissaien­t ainsi la chute hebdomadai­re la plus importante depuis le début de 2016.

Une séance haussière

Par rapport à leur sommet de janvier, la contractio­n à Wall Street a atteint les 10%, soit une première chute de cette ampleur en deux ans, et celle à Bay Street, de 8 %.

La reprise s’est poursuivie lundi dans une séance fondamenta­lement haussière. L’indice symbolique Dow Jones a avancé de 1,7 %, à 24 601,27 points et le Nasdaq à saveur technologi­que, de 1,6 %, à 6981,96.

Plus large et plus représenta­tif, le S & P 500 a gagné 1,4%, à 2656,00. À Toronto, l’indice S & P/TSX a repris plus de 200 points, ou 1,4 %, pour fermer à 15 241,88.

Retour au fondamenta­l

«Le marché revient à des considérat­ions plus fondamenta­les, les résultats d’entreprise­s sont bien orientés et nous attendons des données économique­s fournies cette semaine», a noté William Lynch, de Hinsdale Associates.

Par ailleurs, «le marché obligatair­e s’est affaibli durant la séance, ce qui a libéré la voie aux actions», a noté M. Cardillo.

Après être monté dans la nuit à un plus haut depuis quatre ans à 2,893%, le taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans se stabilisai­t à 2,855%, contre 2,851% vendredi soir, tandis que celui à 30 ans baissait à 3,144%, contre 3,16 % vendredi.

Le VIX, indice de volatilité du S & P 500, avait accueilli la traversée des turbulence­s par un doublement de sa valeur, à plus de 37 points. Il a poursuivi sa montée durant la semaine pour toucher les 50 points.

L’«indice de la peur» est revenu lundi à 25,61 points, en recul de 12% par rapport à vendredi. Cet indice évolue généraleme­nt entre 10 et 30 points. Au-dessus de 30, nous entrons en territoire émotif. L’émotivité prend alors le dessus sur le rationnel.

Rappelons que la disparitio­n de la volatilité avait été la dominante boursière de 2017. Le S & P a terminé l’année sans avoir connu un recul d’au moins 3% au cours d’une séance. Pour sa part, l’indice de volatilité VIX est tombé sous les 10 points, à son niveau le plus bas depuis 1990.

Le tournant a été la publicatio­n, le 2 février, des données sur l’emploi aux ÉtatsUnis. Surtout, la hausse sur 12 mois, de 2,9% du salaire horaire moyen a fait craindre une réactivati­on de l’inflation induisant un resserreme­nt monétaire sous la forme d’un rehausseme­nt des taux directeurs plus rapide et plus prononcé.

Le ciel bleu à l’horizon

Sur un plan plus technique, Charles K. Langford, spécialist­e des options et marché à terme et président d’une société offrant des services de gestion de fortunes privées, a relié cette poussée de fièvre du VIX au déclenchem­ent des algorithme­s des stratégies de parité-risque, amplifié par l’importance des capitaux en jeu. «Il ne s’agit donc pas de raisons fondamenta­les liées à l’économie», écrit-il dans sa lettre financière. «Conclusion sur cette semaine: l’ouragan semble s’éloigner et le ciel à l’horizon est bleu, mais les dégâts matériels demandent du temps pour être réparés. »

Sur le plan fondamenta­l Paul Taylor, premier vice-président, chef des placements, Répartitio­n de l’actif chez Gestion mondiale d’actifs BMO, retient pour sa part que si les signaux vont en direction d’un éveil notoire de l’inflation aux États-Unis en 2018, « nous pensons toujours pouvoir éviter une hausse brutale de l’inflation et des taux obligatair­es», a-t-il écrit dans ces derniers commentair­es.

Le spécialist­e appuie cette croyance sur le fait que de solides facteurs structurau­x à long terme font en sorte de contenir les hausses salariales. Pour leur part la croissance du bénéfice des entreprise­s demeure soutenue, alimente par une reprise mondiale synchronis­ée et par une accélérati­on attendue de la croissance économique aux États-Unis, stimulée par la réforme fiscale.

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BRIAN R. SMITH AGENCE FRANCE-PRESSE Les boursicote­urs ont redonné priorité à la bonne santé de l’économie américaine et à la vigueur de la croissance du bénéfice des entreprise­s.

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