Le Devoir

Proulx pourrait sévir contre des directions qui « trichent »

- LIA LÉVESQUE

Alors que des voix s’élèvent dénonçant le fait que les notes d’élèves auraient été gonflées, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, laisse entendre qu’il pourrait sévir contre les directions d’école ou les commission­s scolaires qui auraient «triché».

Le ministre Proulx a lancé ce message, vendredi, alors qu’il rencontrai­t les médias, après avoir prononcé une allocution devant quelque 400 convives réunis par la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain.

Jeudi, le ministère a publié le rapport sur la diplomatio­n et la qualificat­ion par commission scolaire au secondaire pour l’année 2017. Celui-ci démontrait que le taux de diplomatio­n et de qualificat­ion continue de grimper. Il a atteint 80,1% après sept ans. Et l’écart entre garçons et filles, bien que toujours existant, a rétréci.

Au même moment toutefois, un débat a été lancé sur le fait que des notes d’élèves, en certains endroits, avaient été gonflées pour les faire passer ou pour faire mieux paraître dans les statistiqu­es.

Interrogé à ce sujet, le ministre de l’Éducation a rappelé qu’il avait déjà adopté une directive rappelant que les notes devaient refléter la réalité.

«J’ai émis une directive dans le milieu scolaire en disant qu’il y a une politique d’évaluation, il y a une Loi sur l’instructio­n publique, il y a une note de passage au Québec — qui, en passant, est plus exigeante qu’en Ontario. Bien voilà: il faut respecter les règles, parce que si vous trichez, c’est la société qui perd», a lancé le ministre, qui a été interrogé à ce sujet par le président de la Chambre de commerce, Michel Leblanc.

Plus tard, interrogé sur le même sujet par les journalist­es, le ministre a renchéri : « Si on avait des directions d’école ou une commission scolaire qui ne respectaie­nt pas la loi, vous savez, le gouverneme­nt du Québec parle par des règles budgétaire­s. On envoie des sommes considérab­les, année après année, pour donner ces services éducatifs.

«Il faut respecter les règles, parce que si vous trichez, c’est la société qui perd» – Sébastien Proulx

S’il y avait, un jour, la confirmati­on que des services ne sont pas donnés correcteme­nt, je pourrais intervenir via les règles budgétaire­s et sanctionne­r un milieu », a-t-il prévenu.

Le ministre «ne croit pas» que les cibles de réussite à atteindre, édictées par le ministère, mettent trop de pression sur les directions d’école ou de commission­s scolaires, les poussant à gonfler ainsi des notes d’élèves.

«Je ne crois pas qu’il ne faut pas y avoir de cible. On a, comme société, des objectifs à atteindre. Il faut rehausser notre niveau de diplomatio­n; il faut avoir une société plus instruite », a-t-il objecté.

Quant à la hausse du taux de diplomatio­n au secondaire, il s’en est réjoui. «On a fait un bout de chemin extraordin­aire ces dernières années», a-t-il lancé, ajoutant que cet objectif avait été atteint «deux ans avant l’échéancier que nous nous étions donné ».

 ?? JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE ?? Le ministre «ne croit pas» que les cibles de réussite mettent trop de pression sur les écoles.
JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE Le ministre «ne croit pas» que les cibles de réussite mettent trop de pression sur les écoles.

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