Le Devoir

La Chine pour le prix d’un tout-compris ?

Plus de 500 000 Canadiens ont visité ce pays l’an dernier

- CAROLYNE PARENT

Quelque 10 000 kilomètres séparent Montréal de Pékin, pourtant jamais n’auronsnous autant entendu parler de « beautés impériales ». Avant Tout le monde en parle et après le Téléjourna­l de Radio-Canada, la comédienne chouchoute des Québécois, Guylaine Tremblay, nous fait de l’oeil dans des publicités offrant des forfaits à prix presque trop beaux pour être vrais.

Dix jours en Chine à 1699$, vols internatio­naux et intérieurs compris? «Oh, mais il s’agit d’une grande promotion pour le Nouvel An [lunaire] et c’est la basse saison, dit Martine Jing. En haute saison, un voyage de 15 jours coûte plutôt 3500 $. »

Pour la cofondatri­ce de l’agence Sinorama avec Simon Quian, cette fameuse Année du tourisme Canada-Chine est… «une chance pour nous! Nous voulons que tous les Québécois puissent voyager en Chine à un prix abordable. Notre slogan, “Ton rêve oriental, mon pays natal”, c’est une invitation», dit la native de Xi’an, qui a fait voyager 22 000 Canadiens en Asie l’an dernier. Un immense bond comparativ­ement aux 70 voyageurs reçus en 2005, quand l’agence a ouvert ses portes.

D’autres agences, certaines québécoise­s, d’autres canadienne­s ayant des antennes au Québec, récoltent aussi les fruits de l’engouement des Québécois pour les terres orientales, et de plus en plus de gens partent au pays de Xi Jiping en solo.

De plus en plus de Québécois partent au pays de Xi Jiping en solo

La Chine à voir

L’an dernier, 750 000 Canadiens ont séjourné en Chine, selon Wenting Yang, de l’Office national du tourisme de Chine (CNTO). Statistiqu­e Canada parle plutôt de 450 000 visas délivrés pour des Canadiens par la Chine en 2015 et rapporte 497 000 visites de Canadiens dans ce pays en 2016. L’écart s’expliquera­it pas le nombre de voyageurs en transit dont le court séjour ne nécessite pas de visa.

Mais que vont-ils donc tous y voir ? La Grande Muraille, la Cité interdite, à Pékin, et l’armée de terre cuite, à Xi’an, mais plus encore. «Il y a 20 ans, ils visitaient les villes majeures, Pékin, Shanghai, Xi’an et Guilin, en groupes, explique Mme Yang. Aujourd’hui, de plus en plus voyagent de façon individuel­le et partent à la découverte notamment des régions des Trois Gorges, du Yunnan et de la Route de la soie.»

Bien des Canadiens semblent opiner du bonnet. « De retour de voyage, les gens nous disent souvent: ç’a changé notre perception, car on croyait la Chine pauvre, difficile, peu accueillan­te…» fait remarquer Martine Jing.

Et depuis la rétrocessi­on de Hong Kong à la Chine, l’Office de tourisme de Hong Kong, qui a aussi le marché canadien sur son écran radar, vante en collaborat­ion avec son vis-à-vis chinois les charmes de l’Empire du Milieu sur un microsite Web commun. Collaborat­rice

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