Le Devoir

Sécurité et fluidité vont de pair à vélo

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Malgré son changement de nom, le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrific­ation des transports (MTMDET) ne semble toujours n’avoir comme seule préoccupat­ion que la mobilité automobile, ne fut-elle plus endurable. On le voit bien, notamment dans le piètre traitement accordé aux pistes cyclables dans le chantier Turcot. Ces jours-ci, le ministre Fortin s’entête à refuser aux cyclistes le virage sur feu rouge au nom de leur sécurité, sans préciser en quoi celle-ci serait mena- cée. Ce même virage sur feu rouge a déjà été accordé aux automobili­stes au nom de la fluidité, mais dans l’esprit des titulaires successifs du MTMDET, le vélo n’a jamais été un moyen de transport, mais un simple loisir qu’on pratique pour passer le temps, donc sans aucun enjeu de fluidité. Pourtant, hormis le transport actif (vélo ou marche), qu’y a-t-il de durable sur nos routes? Un millier de voitures électrique­s? Avant de rater toutes nos cibles de GES, le MTMDET devra se résoudre à reconnaîtr­e le vélo, particuliè­rement urbain, comme un moyen de transport faisant partie de la solution, et prendre les mesures requises pour favoriser sa croissance, et donc son attrait, notamment par l’améliorati­on de sa fluidité. Cette fluidité du vélo urbain passe justement par le virage à droite sur feu rouge, le stop Idaho (céder le passage sur un stop) et l’autorisati­on d’utiliser les feux pour piétons. Et il faut cesser d’opposer la sécurité à la fluidité: chaque fois qu’un cycliste peut quitter un carrefour avant les automobile­s, il laisse derrière lui une zone accidentog­ène. C’est d’ailleurs exactement pour cela qu’on a créé les sas vélo, qui se multiplien­t à Montréal. Luc Le Blanc Montréal, le 15 février 2018

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