Le Devoir

Alimentati­on

La chef Mikyum Kim présente la cuisine traditionn­elle coréenne

- REPORTAGE ALLISON VAN RASSEL COLLABORAT­RICE LE DEVOIR

Tout le monde aime le bibimbap en Corée, sauf qu’ils ne réfléchiss­ent pas au contenu du bol comme le font les Nord-Américains. Les Coréens mélangent n’importe quel type de légumes qu’ils ont sous la main, principale­ment des restes. CHEF MIKYUM KIM

La cuisine coréenne est colorée et parfumée. Les légumes, les piments et la fermentati­on en sont des alliés indispensa­bles. Chef et propriétai­re des restaurant­s Omma à Montréal, Mikyum Kim fait vibrer la métropole grâce à l’harmonie des arômes d’une cuisine coréenne traditionn­elle légèrement adaptée au palais des Québécois.

Mikyum Kim est née à Séoul, en Corée du Sud, dans les années 1960. Détentrice d’un doctorat en musique de l’Université de Los Angeles, elle a joué de la harpe pour de grands orchestres, dont ceux de New York et de Paris. À l’été de l’an 2000, accompagné­e de ses deux enfants, elle quitte Paris pour s’établir à Montréal.

«Peu de temps après mon arrivée, j’ai ouvert un salon de thé au centre-ville de Montréal où je servais aussi des bouchées de mon pays, raconte Mikyum Kim. Après six ans, j’ai vendu, car je travaillai­s trop. Je ne pouvais plus bouger mes bras tellement je cuisinais tout le temps, raconte-t-elle. Mais, à ne rien faire, j’avais tout autant mal aux bras », poursuit celle qui possède désormais deux restaurant­s de cuisine coréenne à Montréal, nommés Omma.

Transmissi­on maternelle

Chez Omma, qui signifie « maman » en coréen, la chef Kim propose un hommage à sa mère patrie. Sa grand-mère habitait dans le palais Gyeongbok, à Séoul, aux côtés de son mari qui travaillai­t pour le gouverneme­nt. «Elle [y] a appris des recettes traditionn­elles coréennes qui ont été transmises à ma mère, puis à moi, raconte la chef Kim. À

mesure que je vieillissa­is, je réalisais l’importance des connaissan­ces que je possédais. »

Mikyum Kim développe alors un grand désir de partager les parfums de la cuisine de son pays natal, telles l’audace du piment, l’amertume du soja et l’acidité de la fermentati­on, la technique de transforma­tion la plus utilisée en cuisine coréenne. La fermentati­on transforme le chou en kimchi, la pâte de soja en doenjang et la pâte de piment en gochujang. Ces trois ingrédient­s sont au coeur de la cuisine coréenne.

«La fermentati­on est la reine de la cuisine coréenne. Longtemps, nous n’avions pas de frigo et nous voulions garder notre nourriture longtemps. Maintenant, nous découvrons, avec la science de la nutrition, que nos techniques sont bonnes pour le coeur», explique Mikyum Kim.

Bien qu’un nombre limité d’études cliniques sur les aliments fermentés ait été effectué, il existe en effet des preuves scientifiq­ues que ces aliments offrent des bienfaits pour la santé, au-delà de plusieurs matières premières alimentair­es.

Incontourn­ables condiments

Le kimchi est le condiment le plus connu de la cuisine coréenne. La chef Kim le concocte à partir du chou nappa et du radis chinois, auxquels elle ajoute de la poudre de piment, du sel et du sucre. Lors de la fermentati­on, l’acide lactique des bactéries produit une saveur acidulée qui s’apparente à celle de la choucroute. Popularisé en Amérique du Nord en 2012 par le chef David Chang (du restaurant Momofuku) lors de son passage à l’émission The Mind of a

Chef, sur les ondes de PBS, le kimchi est par la suite devenu un condiment très populaire. Chez Omma, le kimchi est fait maison et servi en accompagne­ment avec du riz, dans une soupe ou à l’intérieur du bibimbap.

Véritable vedette de l’heure de la cuisine coréenne, le bibimbap est un repas passe-partout composé d’un bol de riz auquel on ajoute des légumes marinés et différents aliments sur lesquels on dépose un oeuf cru. Une façon de faire qui rappelle les fameux «touski» des familles québécoise­s!

La chef Kim sert, en accompagne­ment du bibimbap, une sauce piquante fabriquée à partir de gojuchang (une pâte de piments fermentés). Traditionn­ellement, cette sauce est incorporée directemen­t dans le bol, mais cette omission est volontaire de la part de la chef, qui avoue que le palais des Québécois n’est pas accoutumé à une si grande vague de chaleur coréenne.

«Je veux faire de la bonne cuisine coréenne à l’image de mon pays, poursuit-elle, mais je veux aussi que les gens d’ici l’apprécient. »

Le kimchi est le condiment le plus connu de la cuisine coréenne. La chef Kim le concocte à partir du chou nappa et du radis chinois, auxquels elle ajoute de la poudre de piment, du sel et du sucre.

 ?? PHOTOS ALLISON VAN RASSEL ?? Véritable vedette de l’heure de la cuisine coréenne, le bibimbap est un repas passe-partout composé d’un bol de riz auquel on ajoute des légumes marinés et différents aliments sur lesquels on dépose un oeuf cru. Une façon de faire qui rappelle les...
PHOTOS ALLISON VAN RASSEL Véritable vedette de l’heure de la cuisine coréenne, le bibimbap est un repas passe-partout composé d’un bol de riz auquel on ajoute des légumes marinés et différents aliments sur lesquels on dépose un oeuf cru. Une façon de faire qui rappelle les...
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada