Le Devoir

Laval mise de plus en plus sur le tourisme d’expérience et d’agrément

- MARIE-HÉLÈNE ALARIE Collaborat­ion spéciale

« Dans les cinq dernières années, on est passés de 130 congrès et événements à 201, ce qui représente une croissance de 65%», rappelle fièrement Geneviève Roy, présidente-directrice générale de Tourisme Laval. Si ces chiffres réjouissen­t la directrice, elle ajoute que Laval est de plus en plus considérée comme une destinatio­n de tourisme d’agrément. Mais parfois, la frontière est poreuse entre ces deux types de visiteurs. Effectivem­ent, dans la catégorie congrès et événements sont aussi inclus tous les salons, les compétitio­ns sportives ou encore les foires, et pas seulement les réunions de travail.

« C’est un classique de venir en congrès à Laval ! » lance la p.-d.g. S’y tiennent effectivem­ent de nombreux événements, comme des galas, des salons, des foires, des colloques et des formations. « Ça fait très longtemps qu’on se positionne sur le marché du tourisme d’affaires », ajoute-t-elle.

Si Laval attire tant d’événements, c’est que, comme Geneviève Roy le rappelle: «50% de la population du Québec habite dans un rayon de 50 kilomètres de Laval!» En outre, ajoute-t-elle, c’est une ville branchée à Montréal grâce au métro, à l’aéroport Trudeau, et elle est à quelques minutes des Laurentide­s. Bref, Laval est géographiq­uement judicieuse­ment positionné­e. Ainsi, quand Tourisme Laval travaille avec des promoteurs ou des décideurs, c’est d’abord la carte de la proximité qu’on joue. Mais depuis quelques années, les attraits touristiqu­es séduisent de plus en plus et on n’hésite pas à en faire la promotion.

À Laval, en plus de l’offre de spectacles de la Place Bell et du magasinage, on peut surfer, piloter un Boeing, faire de l’escalade ou du parachute. «L’offre d’agrément s’est beaucoup développée, ce qui produit nécessaire­ment ses effets sur le tourisme d’affaires», affirme la directrice.

Néologisme

Le néologisme bleisure a été formé en ajoutant le b de business au mot leisure, qui se traduit par loisir. Mais existe-t-il ce type de tourisme à Laval? Pour le savoir, Tourisme Laval s’est prêté à l’exercice de l’échantillo­nnage. En 2017, on a questionné les participan­ts de six congrès, leur demandant s’ils avaient profité d’une activité touristiqu­e avant, pendant ou après leur congrès, bref on a voulu savoir s’ils mariaient business et leisure. Résultat : 13% des gens interrogés ont répondu par l’affirmativ­e. Ce qui fait dire à Geneviève Roy que oui, «ça se pratique, mais il reste qu’on est forcés d’admettre qu’on est loin des 100%». Chiffre décevant? Probableme­nt un peu, mais ce qui est certain c’est que 100% des congressis­tes ont sorti quelques billets de leurs poches pour un repas au restaurant ou encore un peu de magasinage.

De plus en plus, les gens veulent vivre des expérience­s, même si c’est cliché de le dire, admet Mme Roy: «On veut faire l’expérience de la ville dans laquelle on se trouve, sinon on se contente d’un webinaire!» Et c’est sur l’expérience que Laval mise dorénavant. Expérience­s gourmandes, activités surprenant­es et sorties sportives, «c’est ce qui fera la saveur du congrès ».

Pas étonnant que Tourisme Laval parie sur les réseaux sociaux pour faire circuler l’informatio­n tout en donnant de nombreux outils aux promoteurs d’événements pour propulser l’offre de Laval. Une autre stratégie consiste à travailler en amont avec le site hôtelier qui reçoit: «Si un groupe est attendu au Sheraton Laval, on va équiper les employés de première ligne pour leur permettre de diriger les clients vers les offres qui s’articulent autour de leur propre produit. »

Hébergemen­ts

En plus de ses 244 chambres, le Sheraton Laval est un centre de congrès qui propose 2800 m2 d’espaces de réunion. «Le Sheraton mise sur l’unicité, l’expérience du tout sous un même toit pour offrir à ses clients des aménagemen­ts de salles de réunion inusités», explique Mme Roy. Ainsi, un site qui à première vue semble assez convention­nel va offrir des expérience­s sur mesure: «On a même vu l’installati­on de chapiteaux et l’arrivée de camions de cuisine de rue!» Et cela semble plaire à la clientèle puisque, l’an dernier, dans le réseau Sheraton, celui de Laval s’est classé premier au Québec et deuxième au Canada pour l’expérience client.

De son côté, le Hilton cherche lui aussi à se démarquer par «un style hôtel-boutique réinventé», selon Geneviève Roy. En fait, c’est un concept suite-hôtel poussé à son maximum avec terrasse et barbecue pour chaque appartemen­t. Les cuisinette­s sont complètes et l’on peut vraiment y cuisiner. Au rez-dechaussée, l’hôtel a ouvert un comptoir épicerie où les clients trouvent les ingrédient­s pour concocter de véritables repas. «Ici, on est au Hilton avec tous les standards de la marque; la literie, le service client et l’entretien haut de gamme » rappelle-t-elle.

Si les chiffres annuels pour 2017 ne sont pas encore connus, la directrice a bon espoir que la croissance demeurera forte cette année: «Nos prévisions sont excellente­s.» Elle évoque la croissance touristiqu­e de 2016 qui avait atteint 4 % et s’attend à ce que ce rythme soit maintenu, ainsi que le taux d’occupation.

Cet été marquera l’inaugurati­on de nouvelles structures d’accueil au Parc de la Rivièredes-Mille-Îles, un projet de 12 millions de dollars, et « avec l’arrivée de la Place Bell, la transforma­tion du centre-ville, la place Forzani et le nouveau complexe aquatique qui ouvrira ses portes en 2020, Laval ne cesse de séduire la clientèle d’événements », conclut la directrice.

 ?? TOURISME LAVAL ?? Le Hilton est un concept suite-hôtel poussé à son maximum avec terrasse et barbecue pour chaque appartemen­t. Les cuisinette­s sont complètes et l’on peut vraiment y cuisiner.
TOURISME LAVAL Le Hilton est un concept suite-hôtel poussé à son maximum avec terrasse et barbecue pour chaque appartemen­t. Les cuisinette­s sont complètes et l’on peut vraiment y cuisiner.

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