La guerre de mots se poursuit entre Nétanyahou et l’Iran
Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a menacé de façon très théâtrale dimanche les «tyrans de Téhéran» de représailles en cas d’agression, une sortie «caricaturale» selon l’Iran, une semaine après leur première confrontation ouverte en Syrie.
«Ne testez pas la détermination d’Israël!» a lancé M. Netanyahou à la Conférence sur la sécurité de Munich, brandissant un morceau de métal présenté comme une pièce d’un drone iranien abattu la semaine dernière au-dessus d’Israël.
Il a ensuite interpellé le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif: «Voilà un bout du drone iranien! Monsieur Zarif, vous le reconnaissez ? Vous devriez, c’est le vôtre ! »
L’intéressé, aussi présent à Munich mais qui n’a pas été témoin directement de la scène, a répondu peu après en dénonçant un « cirque caricatural» et en accusant Israël de mener «une politique d’agression, de représailles massives contre ses voisins».
Le premier ministre israélien est un habitué des interventions scénarisées. En 2012, à la tribune de l’ONU, il avait marqué les esprits avec le dessin simpliste d’une bombe sur le point d’exploser pour dénoncer le programme nucléaire iranien.
Israël affirme avoir détruit le week-end dernier un drone iranien au-dessus de son territoire. En réponse, l’armée de l’air israélienne a détruit la base d’où l’appareil serait parti en Syrie.
Un F-16 israélien a cependant été abattu au cours de l’opération, une première depuis 1982, entraînant des raids contre des cibles syriennes et iraniennes présumées en Syrie.
Cette première confrontation ouvertement déclarée entre Israël et l’Iran sur la scène syrienne laisse craindre une escalade du conflit, même si
jusqu’ici les deux pays semblent vouloir éviter une guerre ouverte.
M. Zarif a dans ce contexte accusé Israël « d’incursions quotidiennes en Syrie […] et de bombarder quotidiennement, de manière routinière, la Syrie». «Une fois, les Syriens ont le cran de descendre un de leurs avions, et c’est présenté comme un désastre », a-t-il remarqué.
Une entrée d’Israël dans la guerre en Syrie pourrait entraîner une dérive catastrophique, alors qu’Américains, Turcs, Russes et Iraniens y sont déjà parties prenantes avec des objectifs concurrents et impliquant forces pro-régime, djihadistes, l’opposition armée ou encore les milices kurdes.