Des poursuites nommant la Royale rétablies
Les accusations portent sur une prétendue manipulation du Libor, un taux de référence
New York — Une cour d’appel américaine a tranché en faveur de la firme Charles Schwab et de plusieurs de ses fonds communs, rétablissant leurs poursuites qui accusent seize institutions financières, dont la Banque Royale, d’avoir comploté pour manipuler le Libor, un taux d’intérêt de référence.
La Cour d’appel fédérale du 2e circuit de Manhattan s’est dite en désaccord avec certaines portions de la décision d’un tribunal inférieur qui avait rejeté les allégations de Schwab, et a renvoyé l’affaire pour qu’elle aille de l’avant. Dans sa décision de 64 pages, le juge Gerard Lynch a affirmé que la cour de district avait «erré en supposant, lors des plaidoiries, que Schwab n’avait pas subi de préjudice, et pourrait même avoir bénéficié, d’une manipulation du Libor».
Le Libor, un acronyme pour London Interbank Offered Rate (taux interbancaire pratiqué à Londres), est un taux d’intérêt de référence, publié quotidiennement, qui évalue approximativement à quel taux d’intérêt moyen les grandes banques peuvent emprunter de l’argent. Il est une référence pour les taux d’intérêt des instruments financiers à travers le monde.
Schwab et plusieurs de ses fonds communs accusent seize banques — qui, outre la Banque Royale, comprennent aussi les américaines JPMorgan Chase et Citibank — d’avoir manipulé le Libor entre août 2007 et mai 2010. Ils réclament des dommages relativement à des transactions totalisant 665 milliards $US qui impliquaient des instruments de dette à taux flottants et à taux fixes.
La Banque Royale n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
Résultats trimestriels
Par ailleurs, la Banque Royale a dévoilé vendredi un bénéfice net de 3 milliards pour le premier trimestre de l’année, en légère baisse par rapport à l’an dernier. Cela inclut l’effet négatif d’une charge de 178 millions attribuable à la réforme fiscale américaine. La Banque a également annoncé le rachat de 920 millions en actions ordinaires, de même qu’une hausse de son dividende trimestriel. Celui-ci passe ainsi de 91¢ par action à 94¢.
Le président de la Banque, Dave McKay, a dit que la stratégie de croissance «durable» repose «sur une gestion prudente des risques et sur le déploiement efficace des capitaux afin de générer de solides rendements tout au long du cycle».
L’action de la Royale a gagné 40¢ à 102,56$ à la Bourse de Toronto.