Le Devoir

Une variété d’études

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Les patients qui vivent des succès grâce à l’alimentati­on cétogène auraient-ils eu les mêmes résultats avec une autre approche ? Le vécu d’une personne ne constitue pas une preuve scientifiq­ue. Mais des études, il en existe.

Le Dr Juneau, toujours curieux, les a lues. Notons qu’elles sont hétérogène­s, certaines testant 20 grammes de glucides par jour et d’autres, une centaine. Le type de glucide peut aussi varier. Cela complique la tâche au moment d’en tirer des conclusion­s.

«On voit peut-être un avantage de 1kg de perte de poids supplément­aire pour le faible en glucide par rapport au faible en gras, dit le Dr Juneau. Mais comme pour toutes les approches, il y a une grande variabilit­é individuel­le et une reprise de poids après deux ans. »

En mangeant moins de glucides, notre pancréas sécrète moins d’insuline. Cette hormone signale aux cellules de capter les sucres dans le sang et de les transforme­r en graisse. L’hypothèse, pas encore confirmée, est que les calories venant des glucides favorisent davantage la prise de poids que celles provenant des gras.

L’expérience Virta Health

Cette clinique de San Francisco a publié ses plus récents résultats ce mois-ci dans le journal scientifiq­ue Diabetes Therapy. On rapporte les effets sur un an de l’alimentati­on cétogène chez 349 patients diabétique­s de type II, dont un peu moins de 100 dans un groupe témoin ayant reçu le traitement « habituel » contre le diabète.

Chez ceux ayant suivi l’alimentati­on cétogène et qui prenaient de l’insuline, 40% l’avaient cessée et les autres avaient réduit leur dose quotidienn­e de moitié en moyenne après un an. À la lumière de différents marqueurs métaboliqu­es, les auteurs concluent à un effet cardiovasc­ulaire neutre. Pendant ce temps, avec le traitement « habituel » pour le diabète, les doses d’insuline quotidienn­e ont en moyenne augmenté de 16 %.

L’étude PURE

Publiée dans The Lancet, cette étude a fait un tabac médiatique en 2017. Les apports alimentair­es de plus de 135 000 personnes dans 18 pays et leur état de santé sur 10 ans ont été scrutés à la loupe.

La conclusion : manger plus de glucides est associé à un plus grand risque de mortalité sur 10 ans — et les gras semblent protecteur­s. De plus, les gras n’y sont pas associés à plus de maladies cardiovasc­ulaires. Ce sont des corrélatio­ns, et non pas des relations causales.

«C’est une étude magistrale, c’est costaud, mais il faut en connaître les limites », explique Benoit Lamarche. Il aurait aimé que les différents types de glucides soient différenci­és, car le sucre simple et les grains entiers ne sont pas égaux. Mais, «au final, on voit toutefois que consommer 70 % de nos calories sous forme de glucides, ça ne semble pas une bonne idée ».

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