Le Devoir

Jaspal Atwal prétend être un ami de Justin Trudeau

Reconnu coupable de tentative de meurtre, il avait été invité à une réception avec le premier ministre en Inde

- AMY SMART GEMMA KARSTENS-SMITH à Surrey, en Colombie-Britanniqu­e

L’homme par qui la controvers­e frappa Justin Trudeau en Inde dit avoir tissé des liens d’amitié avec le premier ministre et compte garder ses distances pour éviter de l’embarrasse­r encore plus.

Mais le cabinet du premier ministre soutient que les déclaratio­ns de Jaspal Atwal, reconnu coupable de tentative de meurtre en 1986, ne sont pas crédibles, surtout celle où l’individu prétend être un ami de Justin Trudeau.

M. Atwal a été interviewé par La Presse canadienne dans la foulée du tumultueux séjour de M. Trudeau en Inde. Le premier ministre est revenu dimanche au pays. Jaspal Atwal dit avoir reçu directemen­t du haut-commissari­at du Canada en Inde son invitation pour la réception de M. Trudeau.

Le député libéral Randeep Sarai a certifié dans un communiqué que c’était lui, et lui seul, qui avait ajouté le nom de M. Atwal sur la liste des invités. Il a présenté des excuses pour avoir exercé un piètre jugement à cette occasion.

Dimanche, une source gouverneme­ntale bien placée a déclaré que le haut-commissari­at avait lancé certaines invitation­s après avoir reçu des recommanda­tions de tierces personnes, dont plusieurs députés comme M. Sarai.

M. Atwal dit connaître M. Trudeau depuis plusieurs années. En 2008 ou en 2009, lors d’une visite de M. Trudeau en Colombie-Britanniqu­e, tous deux auraient eu une conversati­on dans le Hummer d’Atwal, selon les dires de l’individu. «On se connaît tous les deux. Il connaît mon nom. S’il me voit, il s’approchera et m’apostrophe­ra d’un “Hey Jas, comment vastu ?” Nous avons une bonne relation. Je n’y vois aucun problème, a-t-il raconté. Et là, c’est: “Oh! Jaspal n’est pas censé être ici”, et ainsi de suite. Cela m’a étonné. »

Un porte-parole de M. Trudeau, Cameron Ahmad, a déclaré que le premier ministre et M. Atwal n’étaient pas des amis. «Ce n’est pas vrai», a-t-il affirmé.

Au sujet de la prétendue conversati­on dans le Hummer, M. Ahmad a dit ne pas savoir à quoi

« On se connaît tous les deux. [Justin Trudeau] connaît mon nom. S’il me voit, il s’approchera et m’apostrophe­ra d’un “Hey Jas, comment vas-tu ?” Jaspal Atwal

M. Atwal faisait référence avant de réitérer que les deux hommes n’étaient pas des amis.

M. Atwal a aussi dit qu’il n’était pas membre du Parti libéral et qu’il avait aidé des politicien­s de plusieurs partis, autant sur la scène fédérale que provincial­e.

Il a raconté qu’il s’était rendu la semaine dernière en Inde pour des raisons personnell­es. Il s’est demandé pourquoi M. Sarai devrait être le seul à porter le blâme pour l’invitation qu’il a reçue pour la réception.

«Je ne sais pas pourquoi il en prend la responsabi­lité. Il n’a rien à voir là-dedans, a-t-il souligné. Le haut-commissari­at, c’est lui qui m’a remis l’invitation. Tous les noms sont vérifiés par le SCRS et la GRC. »

M. Ahmad remet en cause la version de M. Atwal. « Je vais revenir sur ce qu’a déclaré le premier ministre à deux reprises sur cette question», a-t-il dit, parlant notamment des excuses présentées par le député.

Jaspal Atwal a été reconnu coupable d’avoir tenté de tuer le ministre indien Malkiat Singh Sidhu lors d’une visite de ce dernier sur l’île de Vancouver en 1986. Il nie avoir fait partie de la Fédération internatio­nale des jeunes sikhs, une organisati­on terroriste interdite au Canada et en Inde, comme l’ont relaté de nombreux médias.

Aujourd’hui, il dit ne plus appuyer les organisati­ons prônant l’indépendan­ce du Khalistan.

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