Le Devoir

Jeux de pouvoir au Bloc québécois.

- MARCO FORTIER Avec La Presse canadienne Le Devoir

Des membres veulent devancer un vote de confiance prévu en 2019.

Des membres du Bloc québécois souhaitent pousser Martine Ouellet vers la sortie en devançant le vote de confiance prévu en 2019. Cette stratégie risque plutôt de profiter à la chef controvers­ée, qui contrôle la machine du parti, estiment des sources au Bloc.

Des membres du Bloc proches des sept députés ayant claqué la porte du caucus travaillen­t en coulisses pour rallier des associatio­ns de circonscri­ption à l’idée de destituer la chef. Des sources indiquent au Devoir que ce mouvement est embryonnai­re.

L’idée de montrer la porte à Martine Ouellet laisse toutefois des membres sceptiques. La chef et sa garde rapprochée ont démontré au conseil national du Bloc, tenu à la mi-février, qu’ils contrôlent les instances du parti, indique-t-on.

Le président et ex-chef de la formation politique, Mario Beaulieu, proche de Mme Ouellet, a commencé dès l’année 2014 à placer ses partisans au sein de la machine bloquiste. Il semble acquis que la chef a l’appui de la majorité des présidents de circonscri­ption, estime une source proche des députés dissidents.

Ces élus démissionn­aires misent sur une dispositio­n des statuts et règlements du Bloc québécois prévoyant que le Bureau national du parti doit convoquer un conseil général extraordin­aire au plus tard 21 jours après avoir reçu des «résolution­s provenant d’au moins 25 conseils exécutifs des organisati­ons de circonscri­ption ».

Le groupe des sept devrait ainsi compter sur l’appui d’environ le tiers des 78 associatio­ns de circonscri­ption pour espérer devancer le vote de confiance.

Martine Ouellet a déclaré sur une série de tribunes, dimanche, qu’elle compte rester en poste malgré la fronde qui lui a fait perdre sept des dix députés bloquistes. Elle s’oppose aussi à l’idée de devancer le vote de confiance des militants, prévu au congrès de 2019.

Samedi, le Bureau national du parti a renouvelé sa confiance envers la chef, conforméme­nt aux règles et statuts du Bloc. Kédina Fleury-Samson, membre du Bureau national, a indiqué dimanche sur Facebook qu’une consultati­on de tous les présidents de circonscri­ption est en marche afin de prendre le pouls et de recueillir leurs propositio­ns.

Un peu moins de la moitié des présidents se sont exprimés, selon elle. «Plusieurs exécutifs se rencontren­t aussi cette semaine et nous indiquent qu’ils ont des propositio­ns à soumettre. Les membres peuvent aussi en tout temps communique­r avec le parti. Finalement, d’autres initiative­s, plus personnell­es, seront entreprise­s auprès des différente­s personnes directemen­t impliquées. Nous voulons une fin à ce déchiremen­t. C’est notre volonté la plus sincère», écrit la représenta­nte du Bureau national.

Luc Lemoine, qui se présente comme un membre du Bloc, a réagi à la publicatio­n de Mme FleurySams­on sur Facebook. Il dit souhaiter que les membres soient consultés sur le leadership de Martine Ouellet bien avant le congrès de mai 2019.

«Cette crise nuit à la cause et projette une image de chicane et de division chez les indépendan­tistes, écrit-il. […] Ce spectacle lamentable n’est pas sans affecter notre parti frère le PQ, qui aura à vivre une élection cruciale dans six mois, et avec qui nous partageons la majorité de nos membres.»

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Martine Ouellet a déclaré sur une série de tribunes, dimanche, qu’elle comptait rester en poste.

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