Boissons sucrées alcoolisées : Québec demande à Santé Canada de serrer la vis
La ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, interpelle Santé Canada afin qu’il intervienne en matière de normes sur les boissons alcoolisées sucrées, populaires chez les jeunes. Et la ministre demande aussi aux détaillants qui ne l’ont pas encore fait de retirer de leurs rayons, pour la santé et la sécurité des jeunes, ces boissons de différentes marques dont la teneur en alcool peut être assez élevée.
La ministre déléguée a fait ces commentaires, lundi à Montréal, dans le cadre d’une conférence de presse qui portait justement sur les mesures adoptées par le gouvernement en matière de prévention en santé.
Ses commentaires sont formulés alors qu’une adolescente de 14 ans, Athena Gervais, est décédée de manière accidentelle, la semaine dernière à Laval, après avoir vraisemblablement ingurgité une telle boisson. La quantité ingurgitée n’a pas encore été déterminée.
Interrogée à ce sujet, la ministre Charlebois s’est dite désolée et touchée pour la famille. « Cette jeune fille-là n’aura pas eu de deuxième chance, malheureusement. » Elle s’est aussi dite préoccupée par le phénomène de ces boissons sucrées, caféinées et alcoolisées, parce qu’à cause du goût prononcé, le buveur ne se rend pas toujours compte de la quantité d’alcool qu’il consomme en même temps.
« Là où on a un problème, c’est qu’il y a un arrimage entre boisson-alcool et les sucres. Et c’est ce qui fait que, malheureusement, les jeunes ne goûtent pas l’alcool qui est dans la bouteille », a affirmé la ministre.
« Je suis contente que le fabricant [de la boisson FCKD UP] ait décidé de ne plus produire ces choses-là. J’ai le goût de demander aux détaillants — ceux qui ne l’ont pas déjà fait — de [les] retirer de leurs rayons, de penser à la sécurité de nos jeunes », a ajouté la ministre Charlebois.
Elle souligne que le rôle de légiférer en la matière est celui du gouvernement fédéral. « J’interpelle Santé Canada, parce que c’est eux qui ont le pouvoir de vraiment donner les directives et les normes pour le contenu des aliments. J’interpelle vraiment Santé Canada pour qu’ils puissent changer la norme […] et faire en sorte que ce ne soit plus possible de produire des choses comme ça. »