Acier et aluminium
La décision d’appliquer des taxes à l’importation d’acier et d’aluminium a été « mûrement réfléchie », affirme Wilbur Ross
Le bras de fer se poursuit
Washington — Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a affirmé mercredi que les États-Unis ne cherchaient pas une guerre commerciale et que la décision d’appliquer des taxes à l’importation d’acier et d’aluminium avait été « mûrement réfléchie ».
«Nous ne voulons pas d’une guerre commerciale », a dit M. Ross sur la chaîne CNBC, s’exprimant au lendemain de la démission du principal conseiller économique de Donald Trump, Gary Cohn, qui était en désaccord avec cette initiative. «Nous voulons avoir de bonnes relations avec nos alliés», a-t-il ajouté, tout en affirmant que le fait que les États-Unis vont pouvoir accroître leur production d’acier contribuera à éviter une hausse des prix pour ce métal.
En ce qui concerne la démission de M. Cohn, M. Ross a affirmé qu’il ne s’agissait pas «d’une révolution de palais» et que le conseiller «considérait depuis un certain temps une mesure de ce genre». Selon les médias, M. Ross et le conseiller de Donald Trump pour le commerce Peter Navarro ont joué un rôle déterminant pour convaincre le président d’annoncer ces taxes sans en informer M. Cohn.
«Cela ne va pas être une grande guerre commerciale», a encore assuré M. Ross. «Le président n’aurait pas indiqué sa volonté de se montrer souple à l’égard du Canada et du Mexique s’il ne souhaitait que des solutions extrêmes. C’est une idée qui a été mûrement réfléchie ainsi que sa mise en application», a-t-il ajouté.
M. Trump a indiqué que le Canada et le Mexique pourraient être exemptés de ces futures taxes s’ils se montrent prêts à renégocier d’une manière plus favorable aux ÉtatsUnis le traité de libre-échange nord-américain.
De son côté, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a répété sur la chaîne Fox Business que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium allaient être mis en place « très, très rapidement». Mais il a adouci la perspective d’un bras de fer avec les partenaires commerciaux en indiquant que des «dérogations» étaient à l’étude. «Le président veut donner des dérogations, il peut faire ça, mais, encore une fois, le plan est de mettre en place ces taxes», a-t-il affirmé.
Interrogé sur la réaction des Européens qui menacent de taxer en rétorsion des importations industrielles et agricoles américaines, M. Mnuchin a rétorqué, sans en dire davantage, que le gouvernement américain «négociait des deals ». «Nous devons être aux côtés des compagnies américaines et des travailleurs américains et nous allons le faire d’une façon prudente et bénéfique pour l’économie», a-t-il conclu.
Les chiffres du commerce extérieur des États-Unis pour le mois de janvier ont fait apparaître mercredi un nouveau creusement du déficit commercial, qui a atteint son plus haut niveau en neuf ans à 56,6 milliards. Donald Trump a réaffirmé dans un tweet que le déficit commercial annuel des États-Unis avait atteint 800 milliards l’an dernier et en a imputé la responsabilité aux politiques de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche.
Il a également indiqué qu’il avait demandé à la Chine «de développer un plan pour l’année pour réduire d’un milliard de dollars son déficit commercial massif avec les ÉtatsUnis». «Notre relation avec la Chine est très bonne et nous sommes impatients de voir avec quelles idées ils vont revenir vers nous», a-t-il ajouté. «Nous devons agir bientôt!» at-il conclu dans ce même tweet.