Consensus Sortir la sexualité des zones grises
Des survivantes de violences sexuelles lancent la campagne #Consensus
Cinq mois après la vague de dénonciations #MoiAussi, le temps est venu de sortir la sexualité des zones grises, estiment des survivantes de violences sexuelles qui ont lancé mercredi la campagne #Consensus.
Dans le cadre d’un spectacle-bénéfice organisé à Montréal par les organismes Québec contre les violences sexuelles et Je suis indestructible, des survivantes ont voulu célébrer leur courage.
«Nous sommes tous et toutes liés très intimement au sujet des violences sexuelles. Que ce soit parce que c’est arrivé à une soeur, à une amie, à notre blonde, à notre mère ou à notre frère, ça vous touche, ça nous touche. On est plus que des statistiques», a lancé l’auteure Léa Clermont-Dion, qui a collaboré à l’événement et qui a elle-même dénoncé dans la foulée du mouvement #MoiAussi.
Le silence brisé par les femmes doit maintenant amener à la prise de mesures juridiques, politiques et sociales concrètes, a fait valoir Mme Clermont-Dion.
Elle a donné l’exemple d’un cours sur l’égalité et la sexualité à l’école pour que la «sexualité sorte des zones grises». L’épouse du premier ministre Justin Trudeau, Sophie Grégoire, qui assistait à l’événement, a appuyé ces propos.
«Nos garçons, ils sont faits pour devenir des hommes sages, équilibrés, forts et tendres, et ce n’est pas vrai qu’on va les laisser se déterminer en fonction de notions de la masculinité étroites […] Si on part de l’éducation, on va être capable de changer des valeurs et des manières d’être », a-t-elle fait valoir.
Plus tôt dans la journée, la campagne de mobilisation #Consensus a été lancée, invitant les Québécois et Québécoises à porter un coeur jaune pour montrer leur appui aux personnes survivantes de violences à caractère sexuel et réclamer des actions.
« Avec cette campagne, on veut répondre à la question #EtMaintenant ? On veut offrir des pistes d’actions à nos membres et à la population, pour que chaque individu puisse contribuer à la cause. On veut donner de la visibilité aux ressources et services offerts sur les campus et par le milieu communautaire, pour qu’à l’avenir, aucune personne survivante ne se sente laissée à elle-même», a déclaré Simon Telles, président de l’Union étudiante du Québec, qui participe à la campagne.