Le Devoir

Le régime a repris la moitié de la Ghouta

- ABDULMONAM EASSA à Hammouriyé HASAN MOHAMMED à Douma

Le régime syrien a reconquis plus de la moitié de l’enclave rebelle dans la Ghouta orientale, cible de bombardeme­nts meurtriers qui ont tué des dizaines de civils mercredi, la communauté internatio­nale s’avérant incapable de stopper le bain de sang.

L’étau se resserre sur le dernier bastion des insurgés aux portes de Damas. Après une offensive terrestre et deux semaines de bombardeme­nts ayant tué plus de 860 civils, les forces du régime ont pris pied au coeur de l’enclave, selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’homme (OSDH).

Soutenu par l’allié russe, Damas est déterminé à reconquéri­r l’intégralit­é de ce fief rebelle, où les quelque 400 000 habitants assiégés depuis 2013 subissent de graves pénuries de nourriture et de médicament­s.

«Les forces du régime contrôlent plus de 50% de l’enclave», notamment après avoir reconquis mercredi les localités de Beit Sawa et d’AlAchaari, dans le centre du bastion des insurgés, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les troupes poursuiven­t leur progressio­n vers la grande ville de Douma et les localités dans l’ouest de l’enclave rebelle, après avoir reconquis des secteurs dans l’est et le sud-est, d’après l’OSDH.

Scinder l’enclave en deux

Le régime semble se rapprocher de son objectif, qui est de scinder l’enclave en deux, en isolant le secteur nord, où se trouve Douma, du secteur sud, selon l’OSDH.

L’offensive se poursuit alors que le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté fin février une résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie, qui devait permettre la livraison d’aide humanitair­e et l’évacuation de blessés.

Ces dispositio­ns sont restées quasiment sans effet et le Conseil de sécurité a tenu mercredi une réunion d’urgence à huis clos, lors de laquelle a été évoqué un possible rôle onusien pour sortir de la Ghouta des éléments «terroriste­s», selon des diplomates.

Les principaux groupes rebelles de l’enclave, Faylaq alRahmane et Jaich al-Islam, avaient proposé il y a une semaine de faire partir les djihadiste­s de l’ex-branche d’alQaïda, qui maintienne­nt une présence limitée dans la Ghouta.

Selon un diplomate, un large soutien au Conseil de sécurité a été constaté mercredi à l’idée de Staffan de Mistura d’avoir des négociatio­ns à cet égard entre les groupes armés et d’autres parties, notamment la Russie, avec un rôle de facilitate­ur pour l’ONU.

Malgré le déluge de feu meurtrier, l’ONU prévoit d’envoyer jeudi un nouveau convoi d’aide humanitair­e. Lundi, un premier convoi avait dû abréger sa mission en raison de bombardeme­nts sur Douma.

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