Le Devoir

Chefferie du PPC en Ontario.

Christine Elliott a concédé la victoire à l’ancien conseiller municipal dans la course à la direction du Parti progressis­te-conservate­ur

- PAOLA LORIGGIO MICHELLE MCQUIGGE à Toronto

Elliott concède la victoire à Doug Ford.

La courte victoire du tout nouveau chef de l’opposition officielle en Ontario, Doug Ford, n’est plus contestée par sa plus proche rivale, Christine Elliott. M. Ford et Mme Elliott se sont rencontrés dimanche, au lendemain de l’annonce par le Parti progressis­te-conservate­ur (PPC) de la victoire de l’ancien conseiller municipal de Toronto.

Reconnaiss­ant finalement sa défaite, Mme Elliot a déclaré dans un communiqué qu’elle faisait «confiance aux résultats» de l’élection.

Auparavant, l’ancienne députée provincial­e avait affirmé avoir remporté le vote populaire, et que des milliers de membres du parti avaient été assignés à la mauvaise circonscri­ption durant le processus du vote.

Malgré cette réconcilia­tion apparente, M. Ford devra trimer dur pour rétablir l’unité au sein du parti, qui traverse de grandes difficulté­s après le départ tumultueux de son prédécesse­ur et la course à la direction tendue qui vient de prendre fin.

Doug Ford, ex-conseiller municipal de la Ville de Toronto et frère de l’ex-maire controvers­é Rob Ford, a été nommé chef du PPC tard samedi soir lorsque l’exécutif du parti a annoncé qu’il avait devancé par une faible avance l’ex-députée Christine Elliott.

Le nouveau chef a dit vouloir travailler à rétablir l’unité au sein du parti afin de renverser le gouverneme­nt libéral de la première ministre Kathleen Wynne à l’occasion des élections en juin.

«Nous allons vaincre Kathleen Wynne et ramener la prospérité dans cette grande province… Nous unifions l’équipe et nous allons l’emporter contre Kathleen Wynne», a-t-il déclaré alors qu’il assistait au défilé de la Saint-Patrick, à Toronto.

Lors d’un bref discours de la victoire, samedi soir, Doug Ford a reconnu que la course avait laissé des traces chez certains membres du parti, mais il s’est engagé à regagner leur confiance et à rétablir l’unité à temps pour l’élection générale du printemps.

Doug Ford a déclaré qu’il allait remettre le parti sur la bonne voie et que la plateforme électorale allait rejoindre tous les Ontariens.

Unir le parti, une tâche considérab­le

Selon le professeur de sciences politiques à l’Université Ryerson de Toronto Myer Siemiatyck­i, le mandat d’unifier le parti représente une tâche considérab­le pour Doug Ford. Surtout si l’on tient compte de l’approche de confrontat­ion qu’il a déployée durant sa brève carrière en politique municipale ainsi que lors de la course à la direction du parti, précise-t-il.

Le couronneme­nt controvers­é de Doug Ford vient aussi conclure une journée chaotique d’accrocs et de mauvaise communicat­ion qui a provoqué d’intenses tensions à l’intérieur du parti, selon M. Siemiatyck­i.

«Cela laisse certaineme­nt des vestiges d’une profonde division et on n’est pas exactement porté à voir la marque politique Ford comme une bâtisseuse de ponts qui tend la main à ceux qui sont en désaccord afin de trouver des compromis et un terrain d’entente», commente le professeur Myer Siemiatyck­i.

« Son modèle de leadership est très mâle alpha et il reste encore à voir comment les choses vont évoluer», ajoute-t-il en soulignant qu’il n’y a aucune raison de s’attendre à autre chose maintenant que Doug Ford a pris les commandes.

Tout au long de la campagne, Doug Ford a répété à de nombreuses reprises son intention d’arracher le contrôle du parti des mains des élites pour le redonner aux membres à la base du parti.

Il aussi vanté son expérience de gestion de l’entreprise familiale, affirmant que cela l’a préparé à gérer un gouverneme­nt efficaceme­nt.

Doug Ford a aussi promis d’éliminer la propositio­n de taxe carbone, un élément majeur de la plateforme électorale adoptée sous Patrick Brown en novembre. Il a, par ailleurs, critiqué la décision du gouverneme­nt libéral d’ajouter l’éducation sexuelle au programme scolaire et a promis de permettre aux députés de son caucus de voter librement sur les enjeux politiques.

D’après Myer Siemiatyck­i, le message populiste de Doug Ford va sans doute lui valoir des appuis, mais l’argument voulant que la gestion d’une entreprise familiale puisse préparer à diriger la politique provincial­e est bien mince.

«Si vous entrez au gouverneme­nt en pensant que vous gérez une entreprise familiale, cela peut être vraiment problémati­que», notamment parce que l’État ne peut pas facturer ses services, fait remarquer le politologu­e.

Le gouverneme­nt libéral et les néo-démocrates de l’Ontario ont dépeint Doug Ford comme un recul pour les conservate­urs, accusant le nouveau chef de chercher les faveurs des membres les plus socialemen­t conservate­urs.

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CHRIS YOUNG LA PRESSE CANADIENNE Le nouveau chef a dit vouloir travailler à rétablir l’unité au sein du parti afin de renverser le gouverneme­nt libéral.

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