Nouveaux appels pour une trêve dans la Ghouta orientale
Le régime syrien a largué ses bombes lundi sur des localités rebelles de la Ghouta orientale, au 23e jour d’un assaut ravageur qui a poussé des diplomates aux Nations unies (ONU) à réclamer de nouveau un arrêt du «bain de sang».
Même si l’intensité des bombardements aériens et à l’artillerie a quelque peu baissé, plusieurs localités de l’enclave rebelle assiégée et morcelée continuent d’être bombardées quotidiennement depuis plus de trois semaines par les forces du président syrien, Bachar al-Assad, soutenu par son allié russe.
Dans la Ghouta orientale, 1170 civils ont péri, dont 241 enfants, et plus de 4400 ont été blessés depuis le début de l’offensive des troupes du gouvernement syrien, le 18 février.
Le régime a réussi, à la faveur de ses opérations militaires dévastatrices, à reprendre 60% de l’enclave et à en isoler les principales localités, avec l’objectif d’affaiblir les rebelles et d’empêcher l’arrivée de renforts.
Lundi, 12 civils ont péri dans des frappes du régime sur l’enclave rebelle, dont huit dans les localités de Zamalka et d’Arbine, selon l’OSDH.
Les rebelles ont riposté en tirant comme d’habitude sur la capitale Damas, où deux personnes ont péri lundi, selon les médias officiels syriens.
Accalmie
À Douma, la plus grande ville de la région qui a été complètement isolée, la situation est restée relativement calme, avec des tirs sporadiques, comparée au déluge de feu des dernières semaines, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Quelque 400 000 habitants de l’enclave rebelle subissent depuis 2013 un siège asphyxiant des forces pro-Assad et la nouvelle offensive a encore détérioré leurs conditions de vie : pénuries de nourriture et de médicaments, et nulle part où fuir.
Face à cette situation jugée catastrophique par les ONG, les États-Unis ont déposé à l’ONU une nouvelle résolution pour un cessez-le-feu immédiat, en dénonçant l’attitude de Moscou et de Damas qui « n’ont jamais eu l’intention d’appliquer » une trêve, selon eux. «L’heure est venue d’agir », a dit l’ambassadrice Nikki Haley.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé un accès humanitaire immédiat dans la Ghouta orientale, lors d’un exposé sur la non-application de la trêve exigée il y a 15 jours par le Conseil de sécurité. Sans citer la Russie, il a aussi appelé «tous les États» à faire en sorte que la trêve soit appliquée au plus vite.
La France a quant à elle demandé à Moscou de faire «arrêter le bain de sang», par la voix de son ambassadeur à l’ONU, François Delattre.
Répliquant aux mises en cause des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a estimé que ces pays ne sont pas motivés par des considérations humanitaires, en laissant entendre qu’ils cherchaient avant tout à défendre des groupes opposés au régime syrien.
Minée par les divisions, la communauté internationale a été jusqu’ici impuissante à stopper le conflit.